Face aux hausses de ces dernières années (en Wallonie) et à celles prévues dans les années à venir (à Bruxelles), voici quelques stratégies à mettre en œuvre pour réduire votre consommation et donc votre facture annuelle d’eau.
1/ Mesurer la consommation
Prenez l’habitude de surveiller votre compteur. “Consulter régulièrement son compteur (au moins une fois par mois), c’est encore la meilleure façon de se rendre compte d’une consommation excessive”, d’après Vivaqua, l’intercommunale qui produit et distribue l’eau du robinet en Région bruxelloise. Surtout si celle-ci est le résultat d’une fuite. “Un robinet qui coule, une chasse d’eau défectueuse, une soupape de chaudière ou d’adoucisseur calée peuvent vous coûter des centaines, voire des milliers d’euros par an.”
Un robinet qui coule, une chasse d’eau défectueuse, une soupape de chaudière ou d’adoucisseur calée peuvent vous coûter des centaines voire des milliers d’euros par an.
À titre indicatif (en partant de l’hypothèse d’un coût moyen de 4,25 euros/m³ tant pour les Bruxellois que pour les Wallons), un robinet qui goutte gaspille une quantité d’eau équivalente à 4 litres/heure, ce qui correspond à 35 m³/an ou environ 150 euros sur votre facture annuelle, d’après les chiffres fournis par Vivaqua.
Mais cela pourrait être bien pire. Un mince filet d’eau (16 litres/heure = 140 m³/an), c’est un surcoût de 595 euros. Plus courant, une chasse d’eau qui fuit gaspille en moyenne 25 litres/heure, soit 219 m³ ce qui correspond à un supplément annuel salé de 931 euros.
Ces quelques chiffres montrent à quel point il est important de prendre des mesures pour repérer au plus vite les fuites. Mais aussi l’intérêt d’intervenir rapidement, même pour une fuite qui semble anodine.
Pour repérer une fuite, notez l’index de votre compteur avant d’aller vous coucher, n’utilisez pas une seule goutte d’eau pendant la nuit et notez à nouveau l’index au réveil. S’il y a une différence, faites appel à votre plombier.
Cela dit, même si ce n’est qu’une fois par mois, consulter son compteur exige une certaine discipline. Pour vous aider à rester vigilant en permanence, des boîtiers comme ceux développés par Smappee (139 euros) ou Shayp (89 euros pour l’installation de l’appareil en plus d’un abonnement de 3,50 euros) vous permettent de contrôler en temps réel votre consommation d’eau et d’être alerté en cas de consommation anormale. De plus, ils vous fournissent ponctuellement des conseils pour réduire votre consommation.
Le thermostat boxx d’Engie vous offre exactement les mêmes services. En tant que non-client de ce fournisseur d’énergie, comptez 298 euros pour l’achat et l’installation et 6,50 euros/mois pour l’accès aux services dédiés, dont le suivi de consommation et les alertes en cas de problème.
Enfin, il existe de plus en plus de détecteurs de fuite connectés à placer à des endroits stratégiques de la maison (dans la salle de bains, dans la cave ou dans la cuisine). C’est par exemple le cas du Grohe Sense (59 euros) qui mesure également le taux d’humidité et la température d’une pièce. Comparez, car il en existe bien d’autres sur le marché.
2/ Rénover des dispositifs
Un Belge consomme en moyenne 100 litres d’eau par jour dont 32 litres pour se laver et 36 litres pour tirer la chasse. C’est donc principalement sur ces deux postes qu’il faut agir. Si les toilettes de votre domicile sont encore équipées de chasse à commande unique, il est grand temps de remplacer le mécanisme du réservoir par une chasse à double commande ou d’acheter un nouveau réservoir équipé d’une double commande.
En matière de douche, remplacez votre pommeau par un pommeau économiseur qui limite le débit de l’eau (environ 20 euros). Il existe aussi un pommeau intelligent (Hydrao, à partir de 69,90 euros) qui change de couleur en fonction du volume d’eau tout en limitant son débit. Bien utilisé, celui-ci vous promet de vous faire réaliser une économie d’une centaine d’euros par personne.
3/ Récolter l’eau de pluie
Selon Ecoconso, il tombe annuellement entre 700 et 1.400 litres d’eau par m² en Belgique en fonction des régions. Si vous en avez les moyens et l’espace nécessaire, ne passez pas à côté de l’opportunité d’utiliser l’eau de pluie pour arroser vos plantes ou votre jardin, laver votre voiture ou faire le ménage.
En pratique, vous pouvez raccorder aux gouttières de votre habitation un fût d’une grande capacité. On le choisit muni d’un robinet et on le surélève pour pouvoir facilement remplir un arrosoir ou un seau, explique Ecoconso. Un tonneau d’une capacité de 120 litres coûte 60 euros. Pour 320 litres, comptez 130 euros. Notez que certaines communes (comme Saint-Gilles) offrent une prime à l’achat d’un tonneau de collecte d’eau de pluie.
Vous pouvez aussi envisager l’installation d’une citerne d’eau de pluie, désormais obligatoire dans les nouvelles constructions en Flandre et à Bruxelles. En plus des usages précités, celle-ci pourra servir à alimenter vos chasses d’eau et votre lave-linge.
Cependant, une telle installation nécessite des investissements importants: entre 1.500 et 3.500 euros. Or d’après les conclusions d’une enquête menée par Test-Achats, dans le meilleur des cas (c’est-à-dire en combinant de nombreux facteurs favorables), l’investissement est rentabilisé au bout de 7 ans. Sinon, il faut compter au moins 17 ans (ou même plus de 30 ans si la surface du toit ne dépasse pas 50 m²). Tenté? Demandez plusieurs devis et faites vos calculs avant de vous décider, conseille TA.