Les syndicats et les employeurs ont dégagé un accord dans la nuit de lundi à mardi, après des heures de pourparlers, sur les dossiers sociaux sensibles qui faisaient l’objet d’âpres négociations depuis plusieurs semaines, ont confirmé les partenaires sociaux mardi à l’aube.
Le salaire minimum sera relevé et les emplois de fin de carrière seront envisageables dès 55 ans. Les pensions complémentaires demeureront possibles, mais au plus tôt dès 60 ans et des heures supplémentaires avantageuses fiscalement pourront être prestées.
Les partenaires sociaux, réunis au sein du Groupe de Dix, sont parvenus à dégager un accord à ces égards, qui devra encore être présenté au gouvernement ultérieurement de même qu’à leurs rangs.
Le relèvement du salaire minimum était important pour les syndicats. Le seuil passera lors d’une première phase (avril 2022) à environ 1.700 euros, ce qui représente pour certains employés une augmentation de près de 76 euros bruts par mois. L’espoir des syndicats est qu’il en subsiste environ 90% en net. Lors de deux phases suivantes (2024 et 2026), 35 euros bruts viendront s’ajouter. Mais davantage devrait subsister en net, de l’ordre de 50 euros, visent les syndicats. Le gouvernement devra venir en appui avec des mesures fiscales additionnelles.
Les syndicats ont exprimé mardi matin leur satisfaction quant à cette augmentation des salaires minimums. “Pour nous, c’est un grand plus”, a déclaré Mathieu Verjans, secrétaire national de la CSC/ACV. Le syndicat chrétien parle d’ailleurs d’un “compromis défendable”.
Un point de vue que partage le syndicat socialiste. “Les salaires minimums augmentent tant aux niveaux brut que net”, complète ainsi Miranda Ulens, secrétaire nationale de la FGTB. “Nous avons fait du mieux que nous pouvions. Nous verrons ce que notre arrière-ban en pense. Mais c’est un équilibre.”
En ce qui concerne la prépension, ou pension avec complément d’entreprise, le dispositif restera en place dès 60 ans. La demande de la FGTB pour abaisser cet âge n’a donc pas été retenue. Quiconque bénéficiera de ce complément devra toutefois rester disponible pour le marché de l’emploi jusque 62 ans ou présenter une carrière de 42 ans.
Les employés plus âgés pourront aussi prétendre à des emplois de fin de carrière : une forme de crédit-temps (mi-temps ou quatre cinquièmes) pour rester employé plus longtemps. Ce qui sera possible dès 55 ans.
Pour le syndicat libéral, cela représente déjà un levier important pour “rester au travail” et en même temps “pouvoir atteindre plus facilement l’âge de la pension”, commente son président Mario Coppens, qui parle d’un accord “équitable”. Il part du principe que le système sera utilisé à grande échelle.
“Nous avons travaillé à améliorer de manière durable et significative la situation de celles et ceux qui aujourd’hui ne peuvent vivre de leur travail et nous voulons offrir une perspective pour les fins de carrière”, a souligné Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC. Le syndicat va à présent prendre deux semaines pour informer sa base et consulter.
La flexibilité, aspect revendiqué par les employés, se traduit par une version d’heures supplémentaires. Les heures supplémentaires coronavirus, prestées dans les secteurs mis sous pression dans le cadre de la crise sanitaire, sont refondues sous forme d’heures supplémentaires de relance. Elles seront élargies à toutes les entreprises et tous les secteurs de sorte que, jusque fin 2022, 120 heures supplémentaires pourront être prestées volontairement et bénéficier d’un régime fiscal avantageux tant pour les employeurs que pour les employés.
Ce système doit constituer une “mesure de relance” pour que les entreprises puissent prendre “un nouveau départ” après la crise du coronavirus, espère Pieter Timmermans, administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB). Danny Van Assche, directeur général de l’organisation patronale flamande Unizo, parle de 120 “simples heures supplémentaires attractives tant pour les travailleurs que les employeurs”. Les deux organisations, comme les syndicats, évoquent un accord équilibré.
Enfin, il est aussi question d’une harmonisation des pensions complémentaires pour les ouvriers et employés, en 2030 à la place de 2025. Une partie des futures marges salariales (0,1%) sera consacrée à cette harmonisation. À partir des prochains accords salariaux, elle deviendra une obligation, dans les secteurs où il existe encore une différence entre employés et ouvriers.
L’accord obtenu au sein du Groupe des Dix, qui réunit syndicats et patronat, est qualifié “d’avancée majeure”.
Le ministre Dermagne salue le relèvement du salaire minimum
Le ministre fédéral du Travail, Pierre-Yves Dermagne, a salué mardi matin qu’un accord soit tombé pendant la nuit entre les partenaires sociaux sur plusieurs dossiers sensibles. Le ministre socialiste s’est particulièrement réjoui de l’augmentation des salaires les plus bas, “un combat devenu impératif, vital”, s’exprime-t-il dans un communiqué.
Pierre-Yves Dermagne a souligné dans un communiqué qu’environ “70.000 personnes travaillent tous les jours pour moins de 10 euros de l’heure. Dans une société aussi prospère que la nôtre, cette situation est inacceptable. Elle traduit un manque de respect pour ces travailleurs et a des conséquences sociales révoltantes”.
Selon le ministre, les socialistes ont réclamé que l’augmentation des bas salaires fasse partie de l’accord interprofessionnel. “Nous avons indiqué clairement que les salaires des dirigeants des grandes entreprises ne pouvaient pas augmenter sans limite alors que ceux de ces travailleurs resteraient bloqués au niveau de 2008”, assure-t-il dans le communiqué.
Le salaire minimum sera relevé et les emplois de fin de carrière seront envisageables dès 55 ans. Les pensions complémentaires demeureront possibles, mais au plus tôt dès 60 ans et des heures supplémentaires avantageuses fiscalement pourront être prestées. Les partenaires sociaux, réunis au sein du Groupe de Dix, sont parvenus à dégager un accord à ces égards, qui devra encore être présenté au gouvernement ultérieurement de même qu’à leurs rangs. Le relèvement du salaire minimum était important pour les syndicats. Le seuil passera lors d’une première phase (avril 2022) à environ 1.700 euros, ce qui représente pour certains employés une augmentation de près de 76 euros bruts par mois. L’espoir des syndicats est qu’il en subsiste environ 90% en net. Lors de deux phases suivantes (2024 et 2026), 35 euros bruts viendront s’ajouter. Mais davantage devrait subsister en net, de l’ordre de 50 euros, visent les syndicats. Le gouvernement devra venir en appui avec des mesures fiscales additionnelles. En ce qui concerne la prépension, ou pension avec complément d’entreprise, le dispositif restera en place dès 60 ans. La demande de la FGTB pour abaisser cet âge n’a donc pas été retenue. Quiconque bénéficiera de ce complément devra toutefois rester disponible pour le marché de l’emploi jusque 62 ans ou présenter une carrière de 42 ans. Les employés plus âgés pourront aussi prétendre à des emplois de fin de carrière : une forme de crédit-temps (mi-temps ou quatre cinquièmes) pour rester employé plus longtemps. Ce qui sera possible dès 55 ans.La flexibilité, aspect revendiqué par les employés, se traduit par une version d’heures supplémentaires. Les heures supplémentaires coronavirus, prestées dans les secteurs mis sous pression dans le cadre de la crise sanitaire, sont refondues sous forme d’heures supplémentaires de relance. Elles seront élargies à toutes les entreprises et tous les secteurs de sorte que, jusque fin 2022, 120 heures supplémentaires pourront être prestées volontairement et bénéficier d’un régime fiscal avantageux tant pour les employeurs que pour les employés. Enfin, il est aussi question d’une harmonisation des pensions complémentaires pour les ouvriers et employés, en 2030 à la place de 2025. Une partie des futures marges salariales (0,1%) sera consacrée à cette harmonisation. À partir des prochains accords salariaux, elle deviendra une obligation, dans les secteurs où il existe encore une différence entre employés et ouvriers.L’accord obtenu au sein du Groupe des Dix, qui réunit syndicats et patronat, est qualifié “d’avancée majeure”.