La réouverture de la Thaïlande aux touristes va conduire le secteur hôtelier “sinistré” à mener “une guerre des prix féroce”, très bénéfique aux visiteurs internationaux, anticipe Marisa Sukosol Nunbhakdi, présidente de l’association des hôtels du pays.
Hôteliers, vendeurs ambulants, chauffeurs de tuk-tuks sont sur le pied de guerre à Bangkok: la Thaïlande rouvre à partir du 1er novembre aux touristes vaccinés après un an et demi de verrouillage dévastateur. La crise a laissé l’industrie du tourisme exsangue avec à peine plus de 73.000 visiteurs étrangers dans le royaume sur les huit premiers mois de 2021, contre près de 40 millions en 2019. Les pertes se chiffrent par dizaines de milliards de dollars avec plus de 3 millions de personnes qui ont perdu leur emploi. Bangkok, ville la plus visitée au monde avant la pandémie, mettra longtemps à panser ses blessures, avertissent les professionnels du secteur. Le quartier de Chinatown, paradis incontournable de la street food pour les voyageurs avant la crise, est sinistré. Au pied des enseignes lumineuses aux couleurs criardes, beaucoup d’échoppes ont baissé le rideau et les chauffeurs de tuk-tuks sont désoeuvrés. Trois questions à Marisa Sukosol Nunbhakdi, présidente de l’association des hôtels du pays.
Dans quel état se trouve le secteur hôtelier thaïlandais autrefois si dynamique?
Sinistré. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 50% des établissements ont fermé pendant la dernière vague de Covid-19 qui a frappé le royaume à partir du printemps. Le taux d’occupation de ceux qui ont pu rester ouverts a flirté avec les 5%. La réouverture de la Thaïlande aux touristes vaccinés de 46 pays et territoires à partir du 1er novembre nous permet enfin de voir le bout du tunnel.
Mais les blessures ne sont pas prêtes de cicatriser: 400.000 des 840.000 employés du secteur sont partis, faute de travail. Ils ne reviendront que quand ils seront certains d’être réembauchés à un salaire quasi-équivalent, ce qui prendra du temps.
Les structures moyennes ont été particulièrement touchées car elles ont beaucoup de frais contrairement aux plus petites et n’ont pas pu s’appuyer, comme les grands groupes hôteliers, sur des réserves financières importantes.
Comment les hôtels anticipent la réouverture ?
Les exigences sanitaires pour prévenir la propagation du coronavirus sont remplies et les employés continuent d’être vaccinés à plein régime.
Mais il n’est pas question de réembaucher pour le moment. On attend de voir si les demandes de réservation progressent durablement.
En revanche, une guerre des prix féroce est déjà déclarée entre les hôtels car l’offre en chambres est très abondante par rapport à la demande.
Dans les mois qui viennent, on s’attend à des tarifs jusqu’à 50% de moins qu’avant la pandémie. De nombreux établissements vont aussi optimiser leurs offres en proposant des formules comprenant des repas, des soins bien-être, des excursions à thème.
Il ne faut pas que la baisse soit trop importante car beaucoup n’y survivraient pas. Si cela devait s’installer dans le temps, nous demanderons au gouvernement d’exercer un contrôle sur les prix.
Mais, en attendant, cela sera tout bénéfice pour les touristes étrangers.
Croyez-vous qu’ils vont revenir rapidement?
Nous n’anticipons pas de retour à la normale avant 2024 et, si dans les prochains mois nous parvenons à remplir les hôtels à 25%-30% cela sera un succès.
Nous allons encore devoir beaucoup compter sur le marché intérieur, les Thaïlandais recommencent à voyager pour leurs loisirs ou le travail car la situation sanitaire s’améliore.
Nous espérons que la clientèle européenne et américaine (8 millions de touristes en 2019) reviendra à partir de 2022.
La Chine reste un marqueur-clé. Les 11 millions de Chinois venus en 2019 ont dépensé plus de 16 milliards de dollars en Thaïlande. Tant que leur gouvernement imposera une quarantaine à ceux qui rentrent dans le pays, ils ne voyageront pas.
En attendant un véritable retour à la normale, nous demandons aux autorités thaïlandaises de soutenir davantage le secteur hôtelier, la vitrine du royaume. Les revenus des employés ont été réduits de moité dans beaucoup d’établissements, il faut créer un fond pour compléter ses pertes.
Hôteliers, vendeurs ambulants, chauffeurs de tuk-tuks sont sur le pied de guerre à Bangkok: la Thaïlande rouvre à partir du 1er novembre aux touristes vaccinés après un an et demi de verrouillage dévastateur. La crise a laissé l’industrie du tourisme exsangue avec à peine plus de 73.000 visiteurs étrangers dans le royaume sur les huit premiers mois de 2021, contre près de 40 millions en 2019. Les pertes se chiffrent par dizaines de milliards de dollars avec plus de 3 millions de personnes qui ont perdu leur emploi. Bangkok, ville la plus visitée au monde avant la pandémie, mettra longtemps à panser ses blessures, avertissent les professionnels du secteur. Le quartier de Chinatown, paradis incontournable de la street food pour les voyageurs avant la crise, est sinistré. Au pied des enseignes lumineuses aux couleurs criardes, beaucoup d’échoppes ont baissé le rideau et les chauffeurs de tuk-tuks sont désoeuvrés. Trois questions à Marisa Sukosol Nunbhakdi, présidente de l’association des hôtels du pays.Dans quel état se trouve le secteur hôtelier thaïlandais autrefois si dynamique? Sinistré. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 50% des établissements ont fermé pendant la dernière vague de Covid-19 qui a frappé le royaume à partir du printemps. Le taux d’occupation de ceux qui ont pu rester ouverts a flirté avec les 5%. La réouverture de la Thaïlande aux touristes vaccinés de 46 pays et territoires à partir du 1er novembre nous permet enfin de voir le bout du tunnel.Mais les blessures ne sont pas prêtes de cicatriser: 400.000 des 840.000 employés du secteur sont partis, faute de travail. Ils ne reviendront que quand ils seront certains d’être réembauchés à un salaire quasi-équivalent, ce qui prendra du temps.Les structures moyennes ont été particulièrement touchées car elles ont beaucoup de frais contrairement aux plus petites et n’ont pas pu s’appuyer, comme les grands groupes hôteliers, sur des réserves financières importantes.Comment les hôtels anticipent la réouverture ? Les exigences sanitaires pour prévenir la propagation du coronavirus sont remplies et les employés continuent d’être vaccinés à plein régime. Mais il n’est pas question de réembaucher pour le moment. On attend de voir si les demandes de réservation progressent durablement.En revanche, une guerre des prix féroce est déjà déclarée entre les hôtels car l’offre en chambres est très abondante par rapport à la demande. Dans les mois qui viennent, on s’attend à des tarifs jusqu’à 50% de moins qu’avant la pandémie. De nombreux établissements vont aussi optimiser leurs offres en proposant des formules comprenant des repas, des soins bien-être, des excursions à thème.Il ne faut pas que la baisse soit trop importante car beaucoup n’y survivraient pas. Si cela devait s’installer dans le temps, nous demanderons au gouvernement d’exercer un contrôle sur les prix.Mais, en attendant, cela sera tout bénéfice pour les touristes étrangers.Croyez-vous qu’ils vont revenir rapidement?Nous n’anticipons pas de retour à la normale avant 2024 et, si dans les prochains mois nous parvenons à remplir les hôtels à 25%-30% cela sera un succès.Nous allons encore devoir beaucoup compter sur le marché intérieur, les Thaïlandais recommencent à voyager pour leurs loisirs ou le travail car la situation sanitaire s’améliore.Nous espérons que la clientèle européenne et américaine (8 millions de touristes en 2019) reviendra à partir de 2022.La Chine reste un marqueur-clé. Les 11 millions de Chinois venus en 2019 ont dépensé plus de 16 milliards de dollars en Thaïlande. Tant que leur gouvernement imposera une quarantaine à ceux qui rentrent dans le pays, ils ne voyageront pas.En attendant un véritable retour à la normale, nous demandons aux autorités thaïlandaises de soutenir davantage le secteur hôtelier, la vitrine du royaume. Les revenus des employés ont été réduits de moité dans beaucoup d’établissements, il faut créer un fond pour compléter ses pertes.