Pieter Timmermans (FEB): “La politique allemande est un enjeu crucial pour les entreprises belges”

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L’après-Merkel ne sera sans doute pas neutre pour les entreprises belges, confie l’administrateur délégué de la FEB, à quelques jours des élections législatives allemandes.

1. Le dynamisme de l’économie allemande, c’est le meilleur plan de relance pour la Belgique, dit-on souvent. Etes-vous d’accord avec cette affirmation?

Tout à fait. On ne se rend pas compte à quel point l’économie allemande est importante pour nous. Nous sommes des fournisseurs de produits intermédiaires. Quand vous achetez un frigo AEG ou Bosch, vous achetez certes un appareil allemand mais il y a dedans toute une série de pièces fabriquées en Belgique. Quand la locomotive allemande roule bien, c’est donc une bonne chose pour nous. D’où l’importance d’avoir des salaires en phase avec ceux de l’Allemagne. Si un écart se creuse, nos produits intermédiaires deviendront trop chers et les entreprises allemandes, nos premiers clients, iront se fournir ailleurs. Dans le calcul de notre norme salariale, les évolutions en Allemagne pèsent pour 50%, ça dit tout. Enfin, la politique allemande est essentielle pour l’unité européenne, pour la stabilité du marché européen. C’est évidemment un enjeu crucial pour nos entreprises.

2. Angela Merkel est chancelière depuis près de 16 ans. Les arrivées d’un nouveau chancelier et d’une nouvelle coalition le cas échéant affecteront-elles les entreprises belges?

Angela Merkel est l’incarnation de la stabilité, du sérieux de la politique allemande. Ce qui lui permettait, je pense, d’attirer des électeurs qui ne votaient pas d’habitude pour la CDU. Elle donnait confiance à la société allemande, elle assurait la continuité d’une politique économique et les entreprises apprécient la continuité. Maintenant, en 16 ans, le monde a changé, ce n’est pas anormal d’essayer quelque chose de nouveau. Il y aura peut-être un peu d’instabilité, des inflexions dans la politique économique. Cela aura alors inévitablement des conséquences pour les entreprises belges, évidemment pas du jour au lendemain mais à moyen et long terme.

3. Redoutez-vous l’arrivée d’un chancelier social-démocrate?

Vous savez, il y a une bonne vingtaine d’années, l’Allemagne était le malade de l’Europe, après une réunification nécessaire politiquement mais qui a coûté une fortune. C’est un socialiste, Gerhard Schröder, qui a amené de la flexibilité, de la modération salariale, qui a réorganisé le marché du travail, avec toutes les retombées économiques positives. Durant la campagne électorale de 2005, nous avons été invités, avec la CSC et la FGTB, par nos homologues allemands. Nous avons pu écouter Schröder, qui était alors chancelier, et Merkel qui se présentait pour la première fois. Dans la délégation belge, nous avons été surpris de constater que ce que Schröder avait fait et ce que Merkel voulait faire, c’était exactement la même chose. Et nous en voyons aujourd’hui les résultats sur la santé de l’économie allemande.

1. Le dynamisme de l’économie allemande, c’est le meilleur plan de relance pour la Belgique, dit-on souvent. Etes-vous d’accord avec cette affirmation? Tout à fait. On ne se rend pas compte à quel point l’économie allemande est importante pour nous. Nous sommes des fournisseurs de produits intermédiaires. Quand vous achetez un frigo AEG ou Bosch, vous achetez certes un appareil allemand mais il y a dedans toute une série de pièces fabriquées en Belgique. Quand la locomotive allemande roule bien, c’est donc une bonne chose pour nous. D’où l’importance d’avoir des salaires en phase avec ceux de l’Allemagne. Si un écart se creuse, nos produits intermédiaires deviendront trop chers et les entreprises allemandes, nos premiers clients, iront se fournir ailleurs. Dans le calcul de notre norme salariale, les évolutions en Allemagne pèsent pour 50%, ça dit tout. Enfin, la politique allemande est essentielle pour l’unité européenne, pour la stabilité du marché européen. C’est évidemment un enjeu crucial pour nos entreprises. 2. Angela Merkel est chancelière depuis près de 16 ans. Les arrivées d’un nouveau chancelier et d’une nouvelle coalition le cas échéant affecteront-elles les entreprises belges? Angela Merkel est l’incarnation de la stabilité, du sérieux de la politique allemande. Ce qui lui permettait, je pense, d’attirer des électeurs qui ne votaient pas d’habitude pour la CDU. Elle donnait confiance à la société allemande, elle assurait la continuité d’une politique économique et les entreprises apprécient la continuité. Maintenant, en 16 ans, le monde a changé, ce n’est pas anormal d’essayer quelque chose de nouveau. Il y aura peut-être un peu d’instabilité, des inflexions dans la politique économique. Cela aura alors inévitablement des conséquences pour les entreprises belges, évidemment pas du jour au lendemain mais à moyen et long terme. 3. Redoutez-vous l’arrivée d’un chancelier social-démocrate? Vous savez, il y a une bonne vingtaine d’années, l’Allemagne était le malade de l’Europe, après une réunification nécessaire politiquement mais qui a coûté une fortune. C’est un socialiste, Gerhard Schröder, qui a amené de la flexibilité, de la modération salariale, qui a réorganisé le marché du travail, avec toutes les retombées économiques positives. Durant la campagne électorale de 2005, nous avons été invités, avec la CSC et la FGTB, par nos homologues allemands. Nous avons pu écouter Schröder, qui était alors chancelier, et Merkel qui se présentait pour la première fois. Dans la délégation belge, nous avons été surpris de constater que ce que Schröder avait fait et ce que Merkel voulait faire, c’était exactement la même chose. Et nous en voyons aujourd’hui les résultats sur la santé de l’économie allemande.

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