Noia Capital, un fonds spécialisé dans la blockchain et les cryptos

LA FIDUCIAIRE

Experts-Comptables ITAA

NOIA Capital finance des start-up actives dans la blockchain et investit dans les crypto-actifs. L’ambition de ce fonds hybride est de devenir un acteur européen de référence sur un marché encore instable et peu régulé.

Nicolas Vassaux et Jérôme Lhoist voient grand. Si leur plan se déroule comme prévu, le fonds d’investissement qu’ils dirigent avec leurs associés Geoffroy de Chabannes et Muhammed Taha Yesilhark pèsera, d’ici cinq ans, plusieurs centaines de millions d’euros. Une perspective loin d’être improbable vu la vitesse à laquelle grandit le marché sur lequel NOIA Capital s’est positionné. Implanté à Bruxelles et au Luxembourg, ce fonds est focalisé sur les développements de la blockchain. D’après le consultant PwC, cette technologie, qui est notamment à la base du bitcoin et des cryptomonnaies, représentera en 2025 un marché mondial de plus de 420 milliards de dollars (66 mil-liards en 2021). NOIA Capital compte bien en saisir une partie.

Nicolas Vassaux et Jérôme Lhoist voient grand. Si leur plan se déroule comme prévu, le fonds d’investissement qu’ils dirigent avec leurs associés Geoffroy de Chabannes et Muhammed Taha Yesilhark pèsera, d’ici cinq ans, plusieurs centaines de millions d’euros. Une perspective loin d’être improbable vu la vitesse à laquelle grandit le marché sur lequel NOIA Capital s’est positionné. Implanté à Bruxelles et au Luxembourg, ce fonds est focalisé sur les développements de la blockchain. D’après le consultant PwC, cette technologie, qui est notamment à la base du bitcoin et des cryptomonnaies, représentera en 2025 un marché mondial de plus de 420 milliards de dollars (66 mil-liards en 2021). NOIA Capital compte bien en saisir une partie. Pour y parvenir, ses dirigeants ont opté pour un positionnement particulier. Ils ont créé un véhicule hybride, qui combine deux activités distinctes réunies sous une même coupole. D’une part, la structure agit comme un traditionnel venture capital (VC), qui prend des participations dans des start-up avec l’objectif de les aider à se déployer et grandir, afin de les amener à générer de juteuses plus-values au moment de la revente. D’autre part, la structure investit dans des produits “liquides”, en l’occurrence des cryptomonnaies comme le bitcoin, avec l’objectif de proposer de beaux rendements sur des produits financiers que l’on peut qualifier d’extrêmement risqués. A l’heure actuelle, NOIA Capital gère un portefeuille d’environ 70 millions d’euros. Ses clients sont des investisseurs professionnels: entrepreneurs, family offices… Ils sont pour le moment une centaine, essentiellement des Belges. On y retrouve notamment des membres de la famille Lhoist (groupe Lhoist), dont fait partie l’un des quatre associés de NOIA. “Nos clients cherchent une exposition à cette classe d’actifs risqués que sont les cryptomonnaies. Nous sommes transparents avec eux: nous leur expliquons qu’ils peuvent tout perdre. Ils y placent généralement entre 1% et 2% de leurs avoirs, explique Jérôme Lhoist, cofondateur et associé chez NOIA Capital. Ils veulent aussi mieux comprendre cette nouvelle économie de la blockchain. Nous sommes là pour répondre à leurs questions.” Les dirigeants du fonds se donnent pour mission de mieux faire comprendre le potentiel de la blockchain auprès du grand public. C’est ainsi que NOIA sponsorise la Brussels Blockchain Conference, initiée par le parlementaire bruxellois Christophe De Beukelaer (cdH), et dont la prochaine édition (le 15 décembre prochain) traitera de l’engouement autour des NFT. Ces certificats de propriété et d’authenticité, qui prennent de l’ampleur dans le monde de l’art, représentent un des nombreux cas d’usage de la “chaîne de blocs”, une technologie décentralisée qui peut être comparée à un registre en ligne partagé par une communauté d’utilisateurs connectés. Transparente et consultable à tout moment en ligne, la blockchain se distingue par son atout principal: un très haut niveau de sécurité informatique. Elle est réputée quasi infalsifiable. Toute tentative d’altération de la blockchain serait en effet immédiatement détectée par la communauté d’utilisateurs qui la contrôle. Dans le cadre de son activité de venture capital, le pari de NOIA est de détecter les projets les plus prometteurs portés par des start-up explorant le potentiel de la technologie de la blockchain. Les associés se sont lancés en 2018 dans une tournée internationale visant à mieux appréhender le secteur et à se créer un précieux réseau de contacts. “Une des clés, c’est l’accès au deal flow”, souligne Nicolas Vassaux, cofondateur et associé chez NOIA Capital. Ce “flux de dossiers” semble avoir été bien capté par les équipes du fonds (huit personnes à l’heure actuelle): “En 2021, nous avons examiné entre 400 et 500 dossiers, avance Nicolas Vassaux. Certains projets sont rapidement écartés. Mais en moyenne, nous remarquons que les dossiers sont de plus en plus qualitatifs. D’ici la fin de l’année, nous visons une quinzaine de start-up en portefeuille. En 2022, nous avons l’intention de conclure une trentaine d’opérations”. Le fonds se spécialise dans des projets très jeunes. NOIA prend part aux tout premiers investissements ( seed ou série A). “Ce sont des levées de fonds qui se déroulent généralement avec cinq à dix investisseurs partenaires, pour un montant tournant en moyenne aux alentours de 2,5 millions d’euros. NOIA prend un ticket généralement compris entre 200.000 et 500.000 euros”, détaille Nicolas Vassaux. NOIA n’exclut pas de poursuivre ses investissements dans une start-up en portefeuille si une nouvelle levée de fonds se profile. Vu la jeunesse de la structure, il est par contre trop tôt pour parler du retour sur investissement des prises de participation actuelles. Cette activité de VC, en pleine croissance, ne concerne qu’une partie du portefeuille de NOIA: “Nous nous sommes engagés auprès de nos clients à ce que l’activité de venture capital ne dépasse pas 30% du montant total des actifs sous gestion”, précise Jérôme Lhoist. Le solde est donc investi dans la partie liquide du fonds. C’est la spécialité du cofondateur et associé de NOIA Geoffroy de Chabannes, qui a développé à Dubaï une activité de trader en crypto-actifs. Sur cette activité, les rendements s’avèrent, pour le moment, excellents: “Sur la partie liquide, nous avons fait entre x 8 et x 9, net de frais, depuis le lancement en 2019”, avance Jérôme Lhoist. Ces chiffres, qui laissent pantois, s’expliquent notamment par un marché des cryptomonnaies en hausse quasi permanente depuis son grand plongeon en 2018. Rappelons que ces actifs déconseillés par les régulateurs financiers sont caractérisés par une extrême volatilité, qui peut les conduire aussi rapidement au sommet que dans les limbes. Dans son choix de crypto-produits, NOIA Capital se focalise sur le bitcoin, qui représente la plus grande partie de son portefeuille. Mais le fonds ne s’interdit pas de placer quelques billes dans une quinzaine d’ altcoins (cryptomonnaies alternatives), majoritairement choisies parmi les plus grandes capitalisations. “En moyenne, environ 25% de notre portefeuille est diversifié en altcoins. L’objectif est de surperformer par rapport au cours du bitcoin”, commente Jérôme Lhoist. Les fonds d’investissement spécialisés dans les projets blockchain et crypto ne sont pas encore légion en Europe. NOIA compte bien se positionner comme un acteur de référence sur un marché qui doit encore se structurer, mais aussi écarter les projets les plus douteux. L’engouement autour du bitcoin et des cryptomonnaies continue en effet à charrier son lot d’arnaques et de pseudo-start-up “révolutionnaires”. Le pari de NOIA est d’apporter une certaine crédibilité à un secteur souvent décrié: “Nous voulons amener les bonnes pratiques de l’investissement traditionnel au profit d’une classe d’actifs non traditionnels”, explique Jérôme Lhoist. Pour l’instant, les activités de NOIA ont simplement été notifiées à la FSMA, le gendarme du secteur financier. Mais dès qu’une procédure d’agrément en bonne et due forme sera mise en place (une réglementation européenne est en cours de discussion sur le sujet), les dirigeants de NOIA s’y soumettront: “Nous voulons montrer que l’on peut investir dans ce secteur de manière sérieuse et professionnelle, poursuit Jérôme Lhoist. C’est la raison pour laquelle nous sommes demandeurs d’une régulation. C’est notre réputation qui est en jeu”.

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