La guerre qui sévit en Ukraine depuis un mois nous avait détourné de la bataille moins dramatique qui se joue à nos frontières pour la conquête de l’Élysée. Mais la date du premier tour des élections présidentielles approche à grands pas. Et alors que l’on disait que rien ne pouvait ébranler Emmanuel Macron, voilà que soudain Jupiter vacille de son piédestal. Une affaire Mc Kinsey s’est déclarée depuis quinze jours. Et l’on sait bien, en bord de Meuse, que lorsque l’on évoque “La Firme” dans un dossier politique, cela peut faire très mal. On commence à s’en apercevoir aussi en bords de Seine.
Ils s’appellent Isabelle Assassi (PCF) et Arnaud Bazin (LR). Une communiste (PCF) et un républicain (LR). Ces deux membres du Sénat français ont publié le 16 mars un rapport très ennuyeux sur “l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques”. Le texte pointe entre autres la hausse du montant des factures de consultances, qui sont passées de 379 millions en 2018 à 834 millions en 2021.
En épluchant un peu, on trouvera deux grandes familles de prestations. Les conseils en informatique, dont les coûts sont passés de 227 à 448 millions. Et les conseils en stratégie, les plus litigieux parce qu’ils permettent parfois de toucher du lourd en brassant du vent, qui sont passés de 152 à 446 millions.
Il y a certes deux grandes raisons à cette explosion. Il y a d’abord les règlements budgétaires qui limitent le nombre de conseillers dans les cabinets ministériels et les administrations, mais qui permettent de faire appel à des extérieurs. Et du coup, ce que l’on économise ici, on le dépense (parfois en double) là-bas. Et puis il y a les crises à répétitions, surtout celle du covid, qui ont mis les pouvoirs publics sur les dents.
La macronie a réagi avec un temps de retard face à un rapport qui, quand même, avait été suscité par une commission d’enquête. Une réaction tardive (deux semaines après la publication) et très maladroite, la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, dénonçant “des attaques de plus en plus fortes et de plus en plus grossières”. Ce qui lui a valu une réponse au picrate de sénateurs, qui constatent que “le gouvernement ne conteste aucun fait ni aucun chiffre du Sénat”, et que s’il n’a rien à cacher, “il lui aura fallu 5 ans pour réagir alors que les dépenses de l’État ont plus que doublé entre 2018 et 2021.”
Mais ce qui fait mal à Emmanuel Macron aujourd’hui ce sont moins les montants des factures de ces sociétés de consultance que des suspicions non étayées de petits arrangements avec Mc Kinsey, dont le responsable pour les contrats avec l’administration française n’est autre que Karim Tadjeddine, un ami d’Emmanuel Macron qui l’avait soutenu dans la création de son mouvement En Marche.
On apprend que certains membres de Mc Kinsey auraient travaillé pro bono pour En Marche et que Mc Kinsey n’aurait pas payé d’impôt en France entre 2011 et 2020. Il n’y a pas, que l’on sache, de lien entre tous ces éléments et Le Monde rappelle d’ailleurs “l’influence de McKinsey sur la sphère publique ne remonte pas au mandat de l’actuel chef de l’État. On ne dispose pas de données aussi détaillées sur les quinquennats précédents, mais on sait, par exemple, que le cabinet américain travaillait déjà pour le gouvernement alors que Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient présidents”. Le quotidien rappelle aussi que “selon les calculs du Sénat, qui reposent sur des données parcellaires, McKinsey ne représente que 1 % des dépenses de conseil de l’État entre 2018 et 2020, loin derrière Capgemini (5 %) et Eurogroup (10 %)”.
Mais bien sûr, toute l’opposition crie au scandale d’État.
Emmanuel Macron est monté au feu sur France 3. “Aucun contrat n’est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics“, “que quiconque a la preuve qu’il y a manipulation mette le contrat en cause au pénal“, a-t-il dit. Mais à 10 jours du premier tour, voilà un incendie qui sera difficile à maîtriser. Et certains, tel Jacques Attali, préviennent désormais que la réélection d’Emmanuel Macron est loin d’être assurée.
Ils s’appellent Isabelle Assassi (PCF) et Arnaud Bazin (LR). Une communiste (PCF) et un républicain (LR). Ces deux membres du Sénat français ont publié le 16 mars un rapport très ennuyeux sur “l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques”. Le texte pointe entre autres la hausse du montant des factures de consultances, qui sont passées de 379 millions en 2018 à 834 millions en 2021.En épluchant un peu, on trouvera deux grandes familles de prestations. Les conseils en informatique, dont les coûts sont passés de 227 à 448 millions. Et les conseils en stratégie, les plus litigieux parce qu’ils permettent parfois de toucher du lourd en brassant du vent, qui sont passés de 152 à 446 millions.Il y a certes deux grandes raisons à cette explosion. Il y a d’abord les règlements budgétaires qui limitent le nombre de conseillers dans les cabinets ministériels et les administrations, mais qui permettent de faire appel à des extérieurs. Et du coup, ce que l’on économise ici, on le dépense (parfois en double) là-bas. Et puis il y a les crises à répétitions, surtout celle du covid, qui ont mis les pouvoirs publics sur les dents.La macronie a réagi avec un temps de retard face à un rapport qui, quand même, avait été suscité par une commission d’enquête. Une réaction tardive (deux semaines après la publication) et très maladroite, la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, dénonçant “des attaques de plus en plus fortes et de plus en plus grossières”. Ce qui lui a valu une réponse au picrate de sénateurs, qui constatent que “le gouvernement ne conteste aucun fait ni aucun chiffre du Sénat”, et que s’il n’a rien à cacher, “il lui aura fallu 5 ans pour réagir alors que les dépenses de l’État ont plus que doublé entre 2018 et 2021.”Mais ce qui fait mal à Emmanuel Macron aujourd’hui ce sont moins les montants des factures de ces sociétés de consultance que des suspicions non étayées de petits arrangements avec Mc Kinsey, dont le responsable pour les contrats avec l’administration française n’est autre que Karim Tadjeddine, un ami d’Emmanuel Macron qui l’avait soutenu dans la création de son mouvement En Marche.On apprend que certains membres de Mc Kinsey auraient travaillé pro bono pour En Marche et que Mc Kinsey n’aurait pas payé d’impôt en France entre 2011 et 2020. Il n’y a pas, que l’on sache, de lien entre tous ces éléments et Le Monde rappelle d’ailleurs “l’influence de McKinsey sur la sphère publique ne remonte pas au mandat de l’actuel chef de l’État. On ne dispose pas de données aussi détaillées sur les quinquennats précédents, mais on sait, par exemple, que le cabinet américain travaillait déjà pour le gouvernement alors que Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient présidents”. Le quotidien rappelle aussi que “selon les calculs du Sénat, qui reposent sur des données parcellaires, McKinsey ne représente que 1 % des dépenses de conseil de l’État entre 2018 et 2020, loin derrière Capgemini (5 %) et Eurogroup (10 %)”.Mais bien sûr, toute l’opposition crie au scandale d’État.Emmanuel Macron est monté au feu sur France 3. “Aucun contrat n’est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics”, “que quiconque a la preuve qu’il y a manipulation mette le contrat en cause au pénal”, a-t-il dit. Mais à 10 jours du premier tour, voilà un incendie qui sera difficile à maîtriser. Et certains, tel Jacques Attali, préviennent désormais que la réélection d’Emmanuel Macron est loin d’être assurée.