Vendre sa voiture d’occasion au même prix, voire plus cher malgré un kilométrage plus élevé? C’est la conséquence inédite de la flambée des prix aux États-Unis.
“C’est une tendance totalement nouvelle” qui n’est pas près de s’arrêter, estime Aurelien Guillaud, propriétaire de Arlington Auto Group (AAG), un concessionnaire automobile implanté à Arlington, en Virginie.
“Ma voiture dormait dans le garage de mon appartement, donc elle était en bon état. Mais, ça m’a fait un choc” de voir que son prix était supérieur à celui d’il y a quatre ans”, raconte à l’AFP Masaki Kondo, un journaliste japonais expatrié qui a revendu il y a quelques mois sa Chevrolet au même concessionnaire de Gaithersburg (Maryland), 62.000 dollars, soit 2.000 dollars de plus qu’à l’achat.
Les prix à la consommation ont flambé en 2021 aux États-Unis, +7%, du jamais vu depuis près de 40 ans, alimentés par la hausse des prix des voitures et camions d’occasion encore plus vertigineuse (+37,3%).
Depuis la pandémie, les constructeurs automobiles ont du mal à mettre la main sur certaines pièces, en particulier sur les puces informatiques importées d’Asie, ralentissant la production de nouveaux véhicules.
“Si l’on compare à il y a un an, on achète la même voiture 20.000 dollars au lieu de 16.000 dollars et on la revend 24.000”, Eddy Malikov, le gérant de AAG.
Avec la pénurie de voitures neuves, il y a eu un afflux de demandes pour les voitures d’occasion, explique le concessionnaire d’Arlington.
Les sociétés de location de voitures, dans l’incapacité d’acquérir de nouveaux véhicules, ont, elles, cessé de se défaire rapidement de leurs anciennes voitures, asséchant le marché de véhicules d’occasion et faisant grimper davantage les prix.
D’où une offre alléchante pour la Chevrolet de Masaki Kondo. En la lui rachetant, le concessionnaire de Gaithersburg lui a confié qu’il n’aurait pas de mal à la revendre 74.000 dollars compte-tenu de la demande.
“Si l’on compare à il y a un an, on achète la même voiture 20.000 dollars au lieu de 16.000 dollars et on la revend 24.000”, explique Eddy Malikov, le gérant de AAG. A l’extérieur, sur le parking, une quarantaine de voitures attendent leur nouveau propriétaire, pas si mal compte-tenu de la situation.
Et les affaires devraient continuer à tourner puisque les récents confinements stricts en Chine pour contenir le variant Omicron exacerbent la pénurie de puces, repoussant l’afflux de voitures neuves à un horizon plus lointain.
Vers un effondrement du marché?
Aux Etats-Unis, l’appétit pour les véhicules d’occasion s’explique aussi par le fait que les Américains sont de plus en plus réticents à prendre les transports en commun en raison de la pandémie qui n’en finit plus.
“Ailleurs en Europe, les gens vont acheter un scooter ou une moto. Ici, c’est la voiture en raison des distances à parcourir”, observe Aurelien Guillaud.
Du coup, les prix grimpent.
“On a un client qui a acheté sa voiture 21.000 dollars en 2019, qui l’a revendu 21.000 dollars deux ans plus tard avec 10.000 miles (16.093 km) de plus”, raconte Eddy Malikov.
Alors cela en inspire certains. “Je regarde sur les forums, (…) et il y a des gens qui reconnaissent acheter une voiture pour la revendre dans deux semaines”, “c’est une façon pour les gens de faire de l’argent”, note Aurélien Guillaud.
Mais il met en garde contre cette pratique car en Virginie, les particuliers sont autorisés à acheter et revendre tout au plus 5 voitures pas an.
“L’histoire nous apprend que la frénésie actuelle du marché de l’occasion va finir par s’arrêter”
Dans une étude récente, le cabinet KPMG souligne que le boom du marché des voitures d’occasion sera probablement suivi d’un effondrement. “L’histoire nous apprend que la frénésie actuelle du marché de l’occasion va finir par s’arrêter”, écrivent les auteurs, mettant en avant le fait que les pénuries de puces et les problèmes sur les chaînes d’approvisionnement vont se résorber.
“La puissante machine industrielle va revenir à plein régime et les parkings des revendeurs vont de nouveau être pleins”, estiment-ils. Alors le marché va “s’effondrer”, ajoutent-ils, prévoyant une chute de 30% par rapport à son niveau d’aujourd’hui.
Ils reconnaissent toutefois qu’il est difficile de savoir quand cela pourrait se produire et si la baisse pourrait être “abrupte ou lente”.
Signe que les constructeurs semblent miser sur un boom amené à durer encore un moment, General Motors a annoncé mardi son intention de lancer CarBravo, un nouveau marché de véhicules d’occasion en ligne pour les véhicules de la marque GM, histoire de concurrencer les concessionnaires en ligne tels que Carvana et CarMax.
“C’est une tendance totalement nouvelle” qui n’est pas près de s’arrêter, estime Aurelien Guillaud, propriétaire de Arlington Auto Group (AAG), un concessionnaire automobile implanté à Arlington, en Virginie.”Ma voiture dormait dans le garage de mon appartement, donc elle était en bon état. Mais, ça m’a fait un choc” de voir que son prix était supérieur à celui d’il y a quatre ans”, raconte à l’AFP Masaki Kondo, un journaliste japonais expatrié qui a revendu il y a quelques mois sa Chevrolet au même concessionnaire de Gaithersburg (Maryland), 62.000 dollars, soit 2.000 dollars de plus qu’à l’achat.Les prix à la consommation ont flambé en 2021 aux États-Unis, +7%, du jamais vu depuis près de 40 ans, alimentés par la hausse des prix des voitures et camions d’occasion encore plus vertigineuse (+37,3%).Depuis la pandémie, les constructeurs automobiles ont du mal à mettre la main sur certaines pièces, en particulier sur les puces informatiques importées d’Asie, ralentissant la production de nouveaux véhicules.Avec la pénurie de voitures neuves, il y a eu un afflux de demandes pour les voitures d’occasion, explique le concessionnaire d’Arlington.Les sociétés de location de voitures, dans l’incapacité d’acquérir de nouveaux véhicules, ont, elles, cessé de se défaire rapidement de leurs anciennes voitures, asséchant le marché de véhicules d’occasion et faisant grimper davantage les prix.D’où une offre alléchante pour la Chevrolet de Masaki Kondo. En la lui rachetant, le concessionnaire de Gaithersburg lui a confié qu’il n’aurait pas de mal à la revendre 74.000 dollars compte-tenu de la demande. “Si l’on compare à il y a un an, on achète la même voiture 20.000 dollars au lieu de 16.000 dollars et on la revend 24.000″, explique Eddy Malikov, le gérant de AAG. A l’extérieur, sur le parking, une quarantaine de voitures attendent leur nouveau propriétaire, pas si mal compte-tenu de la situation. Et les affaires devraient continuer à tourner puisque les récents confinements stricts en Chine pour contenir le variant Omicron exacerbent la pénurie de puces, repoussant l’afflux de voitures neuves à un horizon plus lointain.Aux Etats-Unis, l’appétit pour les véhicules d’occasion s’explique aussi par le fait que les Américains sont de plus en plus réticents à prendre les transports en commun en raison de la pandémie qui n’en finit plus.”Ailleurs en Europe, les gens vont acheter un scooter ou une moto. Ici, c’est la voiture en raison des distances à parcourir”, observe Aurelien Guillaud.Du coup, les prix grimpent.”On a un client qui a acheté sa voiture 21.000 dollars en 2019, qui l’a revendu 21.000 dollars deux ans plus tard avec 10.000 miles (16.093 km) de plus”, raconte Eddy Malikov.Alors cela en inspire certains. “Je regarde sur les forums, (…) et il y a des gens qui reconnaissent acheter une voiture pour la revendre dans deux semaines”, “c’est une façon pour les gens de faire de l’argent”, note Aurélien Guillaud.Mais il met en garde contre cette pratique car en Virginie, les particuliers sont autorisés à acheter et revendre tout au plus 5 voitures pas an.Dans une étude récente, le cabinet KPMG souligne que le boom du marché des voitures d’occasion sera probablement suivi d’un effondrement. “L’histoire nous apprend que la frénésie actuelle du marché de l’occasion va finir par s’arrêter”, écrivent les auteurs, mettant en avant le fait que les pénuries de puces et les problèmes sur les chaînes d’approvisionnement vont se résorber.”La puissante machine industrielle va revenir à plein régime et les parkings des revendeurs vont de nouveau être pleins”, estiment-ils. Alors le marché va “s’effondrer”, ajoutent-ils, prévoyant une chute de 30% par rapport à son niveau d’aujourd’hui. Ils reconnaissent toutefois qu’il est difficile de savoir quand cela pourrait se produire et si la baisse pourrait être “abrupte ou lente”.Signe que les constructeurs semblent miser sur un boom amené à durer encore un moment, General Motors a annoncé mardi son intention de lancer CarBravo, un nouveau marché de véhicules d’occasion en ligne pour les véhicules de la marque GM, histoire de concurrencer les concessionnaires en ligne tels que Carvana et CarMax.