En réponse à l’incertitude croissante et à la forte augmentation des coûts liés à la guerre en Ukraine, les entreprises belges réduisent leur production et leurs services de 7% en moyenne. “C’est étonnamment élevé”, remarque Geert Langenus, économiste à la Banque nationale.
La Banque nationale de Belgique, en collaboration avec la FEB et d’autres organisations patronales, a pris le pouls de l’économie belge lors d’une enquête menée entre le 28 et le 30 mars auprès de 2.415 entreprises tous secteurs confondus. L’enquête confirme que le cocktail anxiogène, que constituent la forte hausse des coûts de l’énergie, l’augmentation des prix d’autres produits, les pénuries ou les difficultés dans les chaînes d’approvisionnement, la hausse des coûts salariaux et l’incertitude croissante, pèse lourdement sur l’économie belge. Les entreprises indiquent qu’elles réduisent leurs activités, que ce soit au niveau de la production ou des services, de 7% en moyenne. Les plans d’investissement ont même été réduits de 12%. En d’autres termes, si les circonstances avaient été “normales”, l’activité aurait été à l’heure actuelle supérieure de 7%.
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La Banque nationale de Belgique, en collaboration avec la FEB et d’autres organisations patronales, a pris le pouls de l’économie belge lors d’une enquête menée entre le 28 et le 30 mars auprès de 2.415 entreprises tous secteurs confondus. L’enquête confirme que le cocktail anxiogène, que constituent la forte hausse des coûts de l’énergie, l’augmentation des prix d’autres produits, les pénuries ou les difficultés dans les chaînes d’approvisionnement, la hausse des coûts salariaux et l’incertitude croissante, pèse lourdement sur l’économie belge. Les entreprises indiquent qu’elles réduisent leurs activités, que ce soit au niveau de la production ou des services, de 7% en moyenne. Les plans d’investissement ont même été réduits de 12%. En d’autres termes, si les circonstances avaient été “normales”, l’activité aurait été à l’heure actuelle supérieure de 7%.L’impact de tout ceci, comme lors de la crise sanitaire, varie fortement d’un secteur à l’autre. Les entreprises, à forte consommation d’énergie, ont été touchées de plein fouet, tandis que les secteurs de l’hôtellerie et de l’alimentation ont également dû faire face à une hausse importante des coûts d’intrants denrées. Les secteurs des services sont cette fois mieux lotis, car ils ont été relativement épargnés par la hausse des coûts des matières premières et les problèmes d’approvisionnement.”Cet impact est assez important et constitue une très mauvaise surprise. Après un premier trimestre raisonnablement bon, l’économie belge se dirige vers un deuxième trimestre qui sera mauvais, puis vers une reprise très lente au second semestre”, déclare Geert Langenus, économiste à la Banque nationale. Toutefois, la banque nationale s’en tient à ses projections de mars, qui révisaient la croissance économique pour toute l’année 2022 de 3,4 à 2,4 %. La guerre porte donc un sacré coup à l’économie, mais il ne peut être comparé au coup porté par la crise du corona en 2020.Inflation des coûtsL’enquête a permis de dégager un certain nombre d’autres informations intéressantes. Par exemple, les prix de vente des entreprises ont beaucoup moins augmenté que les coûts des entreprises, qui eux ont explosé surtout pour les entreprises dépendantes de l’énergie. “Nous avons rarement vu une telle inflation des coûts. Les entreprises absorbent une partie de celle-ci en réduisant leurs marges bénéficiaires”, explique Geoffrey Minne, économiste à la Banque nationale. Il est possible que ces coûts plus élevés ne se répercutent sur les prix finaux qu’avec un certain décalage, les entreprises peuvent également tenter de protéger leurs volumes de vente et leurs parts de marché de cette manière, notamment dans les secteurs concurrentiels. Les coûts et les salaires augmentent, mais ils ne sont pas vraiment répercutés jusqu’à présent, cela a un impact énorme sur la rentabilité des PME. C’est la panique chez les entrepreneurs. Si nous ne modérons pas les coûts, nous courons à la catastrophe”, déclare Danny Van Assche, directeur général d’Unizo, en réaction aux résultats de l’enquête.Les résultats de l’enquête suggèrent aussi que les entreprises maintiendront cette politique d’augmentation limitée des prix finaux dans les mois à venir, mais l’incertitude est grande. L’inflation des prix à la consommation ne devrait donc pas s’accélérer au cours des prochains mois, et pourrait même diminuer avec la baisse des coûts de l’énergie et des intrants. “Le moment exact est difficile à déterminer, mais les marchés à terme suggèrent une baisse progressive des prix de l’énergie”, déclare Geert Langenus.Une autre observation frappante est que la plupart des entreprises rencontrent à nouveau des difficultés dans leurs chaînes d’approvisionnement, après une amélioration progressive au cours des derniers mois. Peut-être que les épidémies de covid-19 en Chine et les quarantaines qui en découlent commencent à faire sentir leurs effets. “Dans tous les cas, les chaînes d’approvisionnement restent très vulnérables”, déclare Geoffrey Minne.Moins d’investissementsUne dernière conclusion frappante de cette enquête est que les entreprises pensent que l’impact économique de la guerre sera durable : 36 % des personnes interrogées s’attendent à ce que les effets négatifs persistent pendant un à deux ans et 23 % s’attendent à ressentir ces effets pendant plus de deux ans. Les inquiétudes concernant leur propre activité commerciale ont, à nouveau, atteint les niveaux records des premiers mois de la crise du coronavirus. Les entreprises réduisent donc leurs plans d’investissement de 12% en moyenne au cours des deux prochaines années. Ce ne sont pas seulement les consommateurs qui ont été effrayés par la guerre et la crise énergétique, mais aussi les entrepreneurs qui ont réagi aux événements de ces derniers mois.