Dès l’adolescence, elle était attirée par la politique. Elle a étudié la criminologie pour amener une touche de psychologie, de médical et de social dans son cursus en droit. Tout ce qu’il fallait pour une future ministre de la Santé.
Et si son réseau était avant tout constitué d’anonymes? Christie Morreale multiplie en effet les contacts directs sur le terrain et, surtout, elle veille à entretenir ensuite ces relations. “Je reçois de nombreux messages de directeurs médicaux comme d’aides-soignants ou d’agents des call centers, confie-t-elle. C’est cela mon réseau, cela met permet de sentir le pouls. J’ai visité tous les centres de vaccination, j’y ai rencontré des médecins, des infirmiers et nous sommes restés en contact. Ces gens continuent à m’alimenter, à m’informer, à dialoguer avec moi. Je n’ai pas UN mentor scientifique pour me conseiller, j’ai toutes ces personnes qui m’appellent et communiquent directement avec moi.”
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Et si son réseau était avant tout constitué d’anonymes? Christie Morreale multiplie en effet les contacts directs sur le terrain et, surtout, elle veille à entretenir ensuite ces relations. “Je reçois de nombreux messages de directeurs médicaux comme d’aides-soignants ou d’agents des call centers, confie-t-elle. C’est cela mon réseau, cela met permet de sentir le pouls. J’ai visité tous les centres de vaccination, j’y ai rencontré des médecins, des infirmiers et nous sommes restés en contact. Ces gens continuent à m’alimenter, à m’informer, à dialoguer avec moi. Je n’ai pas UN mentor scientifique pour me conseiller, j’ai toutes ces personnes qui m’appellent et communiquent directement avec moi.” La confidence illustre très bien la manière de fonctionner de la vice-présidente du gouvernement wallon. Mais rassurez-vous, nous avons quand même essayé d’en savoir un peu plus sur le réseau de cette femme née en 1977 et qui, dès l’adolescence, a été attirée par la politique, par les débats électoraux, etc. “Je mesure la chance d’exercer un métier qui est d’abord une passion”, résume-t-elle. Sa première réunion politique, elle devait avoir 15-16 ans, c’était avec sa maman pour aller écouter Laurette Onkelinx. “Je me suis directement sentie chez moi”, se souvient Christie Morreale, qui considère l’ancienne vice-Première ministre comme son “mentor en politique”. Son premier boulot, ce fut d’ailleurs au cabinet Onkelinx où elle a notamment contribué à l’élaboration du premier plan fédéral de lutte contre la violence faite aux femmes. “Auprès de Laurette, j’ai appris la rigueur, la force de travail et l’importance d’avoir une détermination sans faille”, dit-elle. Parmi ses collègues de l’époque, il y avait notamment Laurence Bovy, l’actuelle directrice de Vivaqua et présidente de la SFPI. Christie Morreale était alors fraîchement diplômée en criminologie (Université de Liège). Elle avait commencé le droit en même temps que Christian Behrendt (aujourd’hui professeur de droit constitutionnel à Liège), Clarisse Ramakers (Agoria) ou Jean-Marc Galand, l’actuel chef de cabinet de la ministre de la Fonction publique Valérie De Bue (MR). “Jean-Marc était dans l’année juste au-dessus, c’est lui qui m’a fait découvrir l’université”, précise Christie Morreale. L’entrée à l’université, et singulièrement en faculté de droit, fut un choc pour cette fille d’un ouvrier et d’une employée. “J’entendais les professeurs parler d’un tel qui est le fils du procureur ou d’une telle qui est la fille d’un avocat, raconte-t-elle. Les propos pouvaient paraître anodins mais je les ressentais comme blessants, comme un rappel du fait que je n’étais peut-être pas à ma place car je ne provenais pas du milieu juridique. Ce déterminisme social me rendait mal à l’aise en faculté de droit.” C’est pourquoi, en master, elle a bifurqué vers la criminologie, afin d’élargir l’approche des questions en combinant le droit avec la psychologie, la médecine ou le social. On ne résiste pas à l’envie de vous révéler le sujet de son mémoire: les bandes criminelles de motards! Elle l’a réalisé sous la houlette du professeur Michaël Dantinne, criminologue réputé de l’ULiège avec qui elle est restée en contact depuis. Un petit détail pour clore le chapitre universitaire: si elle ne se sentait pas à sa place en faculté de droit, Christie Morreale a pourtant été choisie comme déléguée étudiante. La fibre de la politique et des élections, sans doute… En 2003, c’est la surprise. La jeune conseillère du cabinet Onkelinx est conviée au boulevard de l’Empereur un dimanche à 16h45. Elle rencontre, pour la première fois, Elio Di Rupo qui, au terme d’un entretien d’une heure, lui propose de devenir vice-présidente d’un parti qui pesait alors 40% de l’électorat wallon. Pour une femme de 26 ans, sans guère d’expérience politique et sans aucun mandat électoral, cette promotion ultra-rapide aurait pu s’avérer un cadeau empoisonné. Christie Morreale n’a pas explosé en plein vol et ne s’est pas non plus engluée dans un rôle de potiche auquel beaucoup, notamment dans la fédération liégeoise du PS, auraient aimé la cantonner. “A ce jour, je ne sais toujours pas si cela a ralenti ou accéléré ma carrière, confie-t-elle. Mais effectivement, cela m’a beaucoup exposée.” Elle se considère plutôt comme une femme de l’ombre, une militante qui bosse pour faire avancer ses dossiers dans les cabinets ministériels. Elle rejoindra celui de Philippe Courard (ministre wallon des Pouvoirs locaux) où elle aura comme collègues Françoise Lannoy (aujourd’hui directrice de l’Agence pour une vie de qualité, l’administration en charge des matières de santé et de bien-être en Wallonie), Sylvie Marique, la patronne du Servicespublic de Wallonie, et un certain Pierre-Yves Dermagne, désormais vice-Premier ministre et son alter ego dans les comités de concertation sur l’emploi. Le premier mandat électif de la vice-présidente du PS sera communal: en 2006, elle devient échevine à Esneux, poste qu’elle occupera pendant 10 ans. “J’avais été élue au Parlement wallon, et je m’inscris totalement dans la logique du décumul, j’ai donc abandonné mon mandat communal, dit Christie Morreale. Ce fut une déchirure car j’ai adoré agir très concrètement en lançant une crèche, une maison de jeunes ou un centre de planning familial.” Au Parlement wallon, elle retrouve Pierre-Yves Dermagne mais aussi Patrick Prevot, Bruno Lefebvre ou Joëlle Kapompole. Dans les autres partis, elle s’entend bien avec les libérales Christine Defraigne et Valérie De Bue (elles participeront ensemble à une mission sur le droit des femmes à l’Onu) ainsi qu’avec les écologistes Manu Disabato et Philippe Henry. Elle a aussi des liens avec le monde syndical, en particulier Jean-François Tamellini (secrétaire général de la FGTB wallonne) et Nathalie Lionnet (Setca). Ce sont autant de collègues appréciés. Mais ses vrais amis en politique, ce sont le député verviétois André Frédéric et Thierry Giet, qui fut longtemps chef du groupe PS à la Chambre avant d’être nommé juge à la Cour constitutionnelle. Si elle affiche un parcours très socialiste, Christie Morreale concède qu’au départ, elle a hésité entre le PS et Ecolo. A la fois pour les questions environnementales, qui ont très tôt été une priorité pour elle, et pour celles relatives à l’égalité hommes-femmes. L’importance, à ses yeux, de la justice sociale a fait pencher la balance du côté rouge. Elle a toutefois continué à s’intéresser de près à l’écologie, à travers les coopératives alimentaires ou l’émergence des énergies renouvelables. Elle a ainsi fait la connaissance de Bruno Venanzi, à l’époque où il dirigeait Lampiris, et conserve une réelle admiration pour “le succès fulgurant” de cette entreprise. Christie Morreale connaît bien un autre chef d’entreprise liégeois: Julien Compère, le nouveau patron de FN-Herstal. “Nous sommes Sérésiens tous les deux, nous avons fréquenté la même école secondaire et nous nous sommes même affrontés dans un tournoi d’éloquence, conclut la ministre de la Santé. Mais je ne vous dirai pas qui a gagné.”