Le marché a “faim de céréales” mais la volatilité reste de mise

LA FIDUCIAIRE

Experts-Comptables ITAA

Blé, maïs, colza: les prix des matières premières agricoles grimpent à nouveau, la volatilité restant de mise face à l’enlisement du conflit entre Russie et Ukraine, et alors que les prochaines récoltes approchent.

“Tout le monde a faim de céréales”, résume Gautier Le Molgat, analyste d’Agritel. D’ordinaire, les prix évoluent en fonction de la météo, des rendements prévus et du jeu de l’offre et de la demande. Mais dans le contexte actuel, particulièrement difficile pour les pays dépendants des exportations de la mer Noire, c’est la géopolitique qui gouverne le marché et maintient des prix très élevés: le cours du blé a bondi de 25% depuis l’invasion de l’Ukraine et celui du maïs d’environ 17%, pour des livraisons rapprochées sur Euronext.

LIRE AUSSI : Les produits alimentaires augmenteront partout, et pour longtemps

Soufflant sur les braises, le président russe Vladimir Poutine a proposé mardi de “surveiller” les livraisons alimentaires vers les pays “hostiles” au Kremlin, en pleine vague de sanctions contre Moscou. En parallèle, les taxes à l’exportation sur le blé russe augmentent ce mercredi, passant de 87 à 96,1 dollars la tonne jusqu’au 12 avril.

Pour Gautier Le Molgat, ces menaces visent moins l’Europe, qui “n’importe pas tellement de marchandise russe”, qu’à “mettre la pression sur les pays d’Afrique du Nord, pour les obliger à choisir leur camp”. Le cabinet de conseil de la région de la mer Noire SovEcon a d’ailleurs augmenté ses prévisions d’exportation de blé russe pour 2021-22 de 400.000 tonnes, à 33,9 millions de tonnes, tenant compte de prix mondiaux élevés, de la faiblesse du rouble et des fortes exportations russes de la dernière quinzaine de mars.

-L’Inde joue son blé-

Plus prudent, Michael Zuzolo, président de Global Commodity Analytics and Consulting, estime que la Russie “va continuer à être un fournisseur sur certains marchés, mais pas au niveau qu’elle occupait auparavant”. Il constate “une augmentation des approvisionnements en provenance d’Australie, qui a eu une récolte plus importante l’année dernière”, et de l’Inde.

Pour plusieurs analystes, face aux recours limités aux stocks américains ou européens et à une demande chinoise toujours gourmande en céréales, l’Inde apparaît désormais comme “un acteur majeur” sur la scène internationale. “L’Inde aura exporté entre le 1er avril 2021 et le 31 mars 2022, correspondant à son année fiscale, 7,85 millions de tonnes de blé, un niveau historique d’exports” qui pourrait se confirmer pour la prochaine campagne, relève Agritel. “L’Inde avait des stocks et peut valoriser son blé sur des niveaux de prix assez élevés. Sa clientèle se trouve en général au Moyen-Orient et en Asie du Sud, mais des discussions sont engagées avec l’Egypte”, explique Gautier Le Molgat.

-Prochaine récolte en ligne de mire-

La surprise de la semaine est venue des intentions de semis aux États-Unis, où les surfaces agricoles consacrées au soja devraient faire un bond cette année, au détriment du maïs, selon les prévisions du ministère américain de l’Agriculture. Cette réorientation s’est faite sur fond de flambée du prix des engrais (jusqu’à +70% de hausse depuis début mars), dont le soja est moins friand que le maïs.

Certains analystes envisagent un réajustement des surfaces en maïs, en fonction de la hausse des prix. Cela “dépendra des prix du gazole et des conditions météorologiques pour savoir quelle superficie supplémentaire de maïs nous pourrons récupérer à partir d’autres petites céréales et peut-être un peu à partir du soja”, explique Arlan Suderman, économiste en chef de la plateforme de courtage StoneX.

Jake Hanley, directeur général de Teucrium Trading, juge que ce sera difficile pour ceux qui n’ont “pas déjà acheté leur engrais”, même si les prix sont hauts et “les bilans mondiaux du maïs très serrés”, en dépit d’une “récolte brésilienne qui s’annonce formidable”.

Sur Euronext, vers 14H00 GMT, le blé tendre se vendait à 365,5 euros la tonne pour livraison en mai, et le maïs à 320,5 euros la tonne pour juin. Le colza était à 956,75 euros la tonne pour mai. A la Bourse de Chicago, peu avant l’ouverture, le prix du blé de variété SRW atteignait 10,38 dollars le boisseau et le maïs 7,557 dollars pour des livraisons en mai. Le soja s’affichait à 16,31 dollars.

“Tout le monde a faim de céréales”, résume Gautier Le Molgat, analyste d’Agritel. D’ordinaire, les prix évoluent en fonction de la météo, des rendements prévus et du jeu de l’offre et de la demande. Mais dans le contexte actuel, particulièrement difficile pour les pays dépendants des exportations de la mer Noire, c’est la géopolitique qui gouverne le marché et maintient des prix très élevés: le cours du blé a bondi de 25% depuis l’invasion de l’Ukraine et celui du maïs d’environ 17%, pour des livraisons rapprochées sur Euronext.LIRE AUSSI : Les produits alimentaires augmenteront partout, et pour longtempsSoufflant sur les braises, le président russe Vladimir Poutine a proposé mardi de “surveiller” les livraisons alimentaires vers les pays “hostiles” au Kremlin, en pleine vague de sanctions contre Moscou. En parallèle, les taxes à l’exportation sur le blé russe augmentent ce mercredi, passant de 87 à 96,1 dollars la tonne jusqu’au 12 avril.Pour Gautier Le Molgat, ces menaces visent moins l’Europe, qui “n’importe pas tellement de marchandise russe”, qu’à “mettre la pression sur les pays d’Afrique du Nord, pour les obliger à choisir leur camp”. Le cabinet de conseil de la région de la mer Noire SovEcon a d’ailleurs augmenté ses prévisions d’exportation de blé russe pour 2021-22 de 400.000 tonnes, à 33,9 millions de tonnes, tenant compte de prix mondiaux élevés, de la faiblesse du rouble et des fortes exportations russes de la dernière quinzaine de mars.-L’Inde joue son blé-Plus prudent, Michael Zuzolo, président de Global Commodity Analytics and Consulting, estime que la Russie “va continuer à être un fournisseur sur certains marchés, mais pas au niveau qu’elle occupait auparavant”. Il constate “une augmentation des approvisionnements en provenance d’Australie, qui a eu une récolte plus importante l’année dernière”, et de l’Inde.Pour plusieurs analystes, face aux recours limités aux stocks américains ou européens et à une demande chinoise toujours gourmande en céréales, l’Inde apparaît désormais comme “un acteur majeur” sur la scène internationale. “L’Inde aura exporté entre le 1er avril 2021 et le 31 mars 2022, correspondant à son année fiscale, 7,85 millions de tonnes de blé, un niveau historique d’exports” qui pourrait se confirmer pour la prochaine campagne, relève Agritel. “L’Inde avait des stocks et peut valoriser son blé sur des niveaux de prix assez élevés. Sa clientèle se trouve en général au Moyen-Orient et en Asie du Sud, mais des discussions sont engagées avec l’Egypte”, explique Gautier Le Molgat.-Prochaine récolte en ligne de mire-La surprise de la semaine est venue des intentions de semis aux États-Unis, où les surfaces agricoles consacrées au soja devraient faire un bond cette année, au détriment du maïs, selon les prévisions du ministère américain de l’Agriculture. Cette réorientation s’est faite sur fond de flambée du prix des engrais (jusqu’à +70% de hausse depuis début mars), dont le soja est moins friand que le maïs.Certains analystes envisagent un réajustement des surfaces en maïs, en fonction de la hausse des prix. Cela “dépendra des prix du gazole et des conditions météorologiques pour savoir quelle superficie supplémentaire de maïs nous pourrons récupérer à partir d’autres petites céréales et peut-être un peu à partir du soja”, explique Arlan Suderman, économiste en chef de la plateforme de courtage StoneX.Jake Hanley, directeur général de Teucrium Trading, juge que ce sera difficile pour ceux qui n’ont “pas déjà acheté leur engrais”, même si les prix sont hauts et “les bilans mondiaux du maïs très serrés”, en dépit d’une “récolte brésilienne qui s’annonce formidable”.Sur Euronext, vers 14H00 GMT, le blé tendre se vendait à 365,5 euros la tonne pour livraison en mai, et le maïs à 320,5 euros la tonne pour juin. Le colza était à 956,75 euros la tonne pour mai. A la Bourse de Chicago, peu avant l’ouverture, le prix du blé de variété SRW atteignait 10,38 dollars le boisseau et le maïs 7,557 dollars pour des livraisons en mai. Le soja s’affichait à 16,31 dollars.

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