Une dizaine d’entreprises se sont introduites sur Euronext Bruxelles ces deux dernières années. Souvent bien accueillies, ces opérations ont jusqu’à présent globalement déçu les investisseurs. Est-ce le moment d’en profiter?
Malgré la pandémie, pas moins de 11 entreprises sont venues gonfler les effectifs d’Euronext Bruxelles depuis le printemps 2020. Au niveau sectoriel, les biotechnologies ont évidemment continué de fournir un contingent important, mais les profils étaient globalement assez diversifiés, incluant notamment l’immobilier social, la chimie ou la fintech. Une réussite économique pour ces entreprises qui sont parvenues à financer leur croissance en pleine crise sanitaire, mais pas vraiment pour les investisseurs. Le bilan est en effet plutôt négatif, avec quelques véritables dégringolades. Plusieurs raisons peuvent être avancées, comme les tensions sur les marchés boursiers ces derniers mois ou l’effet de loupe médiatique, les sociétés entrant en Bourse profitant d’un intérêt plus important durant le processus d’introduction. Est-ce le moment d’en profiter pour se repositionner ou les perspectives sont-elles remises en cause? Pour trancher, nous avons fait le point sur ces 11 nouveaux venus sur Euronext Bruxelles.
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Malgré la pandémie, pas moins de 11 entreprises sont venues gonfler les effectifs d’Euronext Bruxelles depuis le printemps 2020. Au niveau sectoriel, les biotechnologies ont évidemment continué de fournir un contingent important, mais les profils étaient globalement assez diversifiés, incluant notamment l’immobilier social, la chimie ou la fintech. Une réussite économique pour ces entreprises qui sont parvenues à financer leur croissance en pleine crise sanitaire, mais pas vraiment pour les investisseurs. Le bilan est en effet plutôt négatif, avec quelques véritables dégringolades. Plusieurs raisons peuvent être avancées, comme les tensions sur les marchés boursiers ces derniers mois ou l’effet de loupe médiatique, les sociétés entrant en Bourse profitant d’un intérêt plus important durant le processus d’introduction. Est-ce le moment d’en profiter pour se repositionner ou les perspectives sont-elles remises en cause? Pour trancher, nous avons fait le point sur ces 11 nouveaux venus sur Euronext Bruxelles. Première introduction post-confinement, la société liégeoise créée par l’entrepreneur flamand Stijn Van Rompay a évité la déroute de nombreuses biotechs sur Euronext Bruxelles. Elle affiche même de solides gains grâce à sa stratégie alternative axée sur le repositionnement et la reformulation de médicaments. Cela lui permet de répondre à des besoins médicaux non satisfaits en limitant les risques et les investissements. Malgré sa petite taille, Hyloris poursuit ainsi une quinzaine de programmes ciblant notamment les maladies cardiovasculaires, dont deux sont commercialisés. Les analystes de KBC Securities restent confiants et ont un objectif de cours de 19,50 euros. Cette medtech avait fait forte impression au début. Introduite au prix le plus élevé de la fourchette, elle a vu son cours atteindre 30 euros peu après son introduction sur le Nasdaq en juillet 2021. Depuis, ce cours a plongé. Les débuts commerciaux du Genio, un dispositif de traitement du syndrome des apnées obstructives du sommeil, n’ont pas répondu aux attentes, une déception que le management explique par l’impact de la pandémie. Les analystes demeurent confiants, les trois avis sont à l’achat mais les prochains chiffres de vente seront scrutés de près par les marchés. Très attendue, l’introduction en Bourse d’UnifiedPost a tourné au vinaigre pour les investisseurs. Spécialisée (notamment) dans la numérisation de documents et les solutions de payement pour les PME, la fintech wallo-brabançonne a vu sa croissance organique nettement ralentir en 2021. Michael Roeg, analyste chez Degroof Petercam, épingle aussi un coûteux refinancement de ses dettes avec un taux d’intérêt de 11%. Afin de relancer sa dynamique, la société d’Hans Leybaert a annoncé l’année dernière le rachat de l’allemand Crossinx pour un prix maximum de 160 millions d’euros, lui permettant de développer de nouveaux marchés et d’atteindre plus d’un million de PME clientes. Mais les analystes demeurent circonspects, la plupart ayant adopté une position d’attente avec comme principaux points d’attention la croissance organique et la consommation de trésorerie. Cette société immobilière a levé 60 millions d’euros lors de son introduction en Bourse fin 2020. L’enthousiasme des investisseurs pour son modèle axé sur les logements sociaux est quelque peu retombé depuis. Pourtant, les résultats 2021 se sont avérés plutôt solides avec une croissance de 45% du portefeuille, un taux d’occupation très élevé (99,4%), un bond de 56% des loyers perçus et un dividende de 0,50 euro brut par action, supérieur à ce qu’Inclusio avait promis dans le cadre de son introduction en Bourse. La société, toujours très peu endettée pour une immobilière, vise une nouvelle croissance solide en 2022 avec un dividende qui devrait atteindre 0,60 euro. En Bourse, le titre semble surtout avoir souffert de la poussée inflationniste et de la remontée des taux depuis l’automne dernier, comme de nombreuses sociétés immobilières. Toutefois, avec un rendement de dividende net de 2,5% et des perspectives de croissance solides, les analystes se montrent plutôt confiants à l’image d’Herman van der Loos, de Degroof Petercam qui a un objectif de cours de 24 euros. Après une introduction en Bourse sans éclat uniquement auprès d’investisseurs institutionnels, le spécialiste belge du recyclage et de la revalorisation de l’eau a réussi à convaincre les marchés. Le bond de 84% de son excédent brut d’exploitation au premier semestre 2021 et l’annonce d’une coentreprise pour la revalorisation des eaux usées des Anversois ont permis au titre d’atteindre des sommets début février. La récente correction, dans le sillage des Bourses, est synonyme d’opportunités selon les deux analystes suivant le titre: KBC Securities (Accumuler, objectif 19,50 euros) et Berenberg (Acheter, objectif 20,60 euros) qui estime qu’Ekopak est une “perle cachée” et pourrait intéresser de plus importants acteurs du secteur. > Lire aussi: L’eau, un placement en orL’entrée en Bourse de cette agritech s’est avérée assez difficile. Elle a dû fixer son prix d’introduction dans le bas de la fourchette et a connu une première séance largement négative. Depuis, Biotalys stagne avec quelques creux temporaires. La société gantoise développe des biopesticides, dont l’Evoca, un fongicide pour les cultures de fruits et légumes en phase de commercialisation aux Etats-Unis. Biotalys est donc dans la phase charnière de la concrétisation du potentiel, mais cela prendra du temps car la société examine sa stratégie commerciale avec son partenaire et prévoit des améliorations de l’Evoca au cours des prochaines années. Berenberg et KBC Securities sont à l’achat avec des objectifs de cours de respectivement 9 euros et 8,70 euros. Le fournisseur anversois de spécialités chimiques et d’ingrédients pour l’industrie alimentaire (arômes, etc.) a signé la plus importante introduction sur Euronext Bruxelles depuis Nyrstar en 2007. Son entrée en Bourse a été fulgurante avec une forte demande, un prix fixé au maximum de la fourchette d’introduction et un bond le premier jour, ce qui avait porté sa capitalisation à près de 7 milliards d’euros. Ensuite, le titre a stagné, puis plongé en début d’année sur fond de progression plus rapide qu’escompté des coûts. Une tendance qui risque de se poursuivre en 2022, notamment en raison du conflit en Ukraine, selon Azelis. Face à cette incertitude, les analystes se montrent partagés (2 acheter et 2 conserver). A 25 fois le bénéfice prévu pour 2022, le titre n’est en effet pas bon marché, mais la société est ambitieuse, visant une croissance de 8% à 10% de ses revenus par an. Les débuts boursiers de la biotech néerlandaise ont pour le moins été difficiles avec une chute de près de 40% en cinq mois. Onward Medical, qui a levé 87 millions d’euros, semble surtout avoir été davantage victime de l’environnement compliqué pour les biotechs. Intrinsèquement, la société a annoncé que sa technologie a permis à des patients paraplégiques de marcher à nouveau. Elle a toutefois repoussé la commercialisation aux Etats-Unis de l’ARC-EX, un dispositif externe de stimulation électrique programmée et ciblée de la moelle épinière, du premier au second semestre 2023 en raison de difficultés d’approvisionnement (microprocesseurs). L’ARC-IM, dispositif implantable, est attendu plus tard. Les analystes de Degroof Petercam et Kepler Cheuvreux sont à l’achat même si le potentiel commercial demeure difficile à évaluer.Ces trois entreprises se sont introduites sur le segment Access d’Euronext Bruxelles, dédié aux petites et moyennes entreprises. Selon Euronext, les sociétés cotées sur ce segment lèvent en moyenne 40.000 euros lors de l’introduction en Bourse pour une capitalisation boursière de 31 millions d’euros. Le cas de Neufcour est un peu particulier puisque cette petite société immobilière était cotée de longue date sur le segment réglementé et a demandé à passer sur le marché libre Euronext Access afin de réduire les coûts de la cotation. La société affiche une décote par rapport à sa valeur intrinsèque comptable (19,70 euros fin 2020), mais le suivi financier et stratégique demeure limité. En un peu plus d’un an, Choice s’est effondré par rapport à son prix d’introduction de 12,50 euros. La start-up développe une application servant de guide télé personnel rassemblant les chaînes classiques et plateformes de streaming. Les bons points sont que la société a déjà dévoilé ses chiffres 2021 et atteint le seuil de 25.000 utilisateurs. Le mauvais est qu’elle ne génère toujours pas de revenus et accumule donc les pertes. Mazaro est le dernier venu sur Euronext Bruxelles, ayant fait ses premiers pas en Bourse le 8 mars dernier. Les deux premières semaines de cotation ont été très profitables. La société développe de nouveaux types de transmissions (à variation continue pour les moteurs électriques et variable réversible pour les moteurs thermiques), mais elle débute en termes de commercialisation et est encore largement déficitaire.