La position de la Chine face au conflit en Ukraine reste des plus floues. Mais le soutien, même tacite, de la Chine pourrait avoir un prix. Comme le dit l’adage, rien n’est jamais gratuit. Surtout pas avec la Chine.
La Chine opte pour l’instant pour un silence prudent en ce qui concerne l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ainsi, elle se refuse à condamner la Russie pour l’invasion de l’Ukraine et a appelé lundi à la désescalade dans le conflit. Depuis le début de l’invasion, la diplomatie chinoise se livre à un numéro d’équilibriste, entre sa proximité politique avec Moscou et sa défense traditionnelle de “la souveraineté et l’intégrité territoriale” des Etats. Pékin a refusé d’approuver vendredi la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant l’agression russe, mais n’a pas non plus voté contre, en se réfugiant dans l’abstention. Le régime communiste se refuse à parler “d’invasion” russe et a dit “comprendre” les demandes “raisonnables” de la Russie en matière de sécurité, reprenant à son compte les griefs de Moscou contre l’OTAN. Lundi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, n’a pas condamné la décision du président russe Vladimir Poutine de mettre en alerte ses forces nucléaires et s’est contenté d’appeler les belligérants à “rester calmes et à faire preuve de retenue afin d’éviter une nouvelle escalade”. La Chine “soutient tous les efforts en vue d’une désescalade et d’une solution politique”, a-t-il ajouté, alors que négociateurs Russes et Ukrainiens devaient se retrouver au Bélarus, pays allié de Moscou. M. Wang a par ailleurs critiqué les sanctions adoptées par les pays occidentaux à l’encontre de la Russie, estimant qu’elles allaient créer de nouveaux problèmes.
Xi Jinping a-t-il été prévenu et a-t-il demandé quelque chose en échange de son soutien tacite ?
Actuellement, Poutine n’a que la Chine comme alliée, un allié certes discret, mais tout de même. Du coup, beaucoup se demandent ce qui motive la Chine. Ou pour le tourner autrement: qu’est-ce que Poutine aurait promis en coulisse pour ce soutien tacite ?
Le pouvoir chinois n’a pas voulu dire s’il avait été prévenu ou non de l’invasion de l’Ukraine par M. Poutine, qui a rencontré son homologue Xi Jinping à Pékin début février à l’occasion de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver. Pékin a ignoré les avertissements des services de renseignements occidentaux sur l’imminence d’une attaque russe, laissant ses quelque 6.000 ressortissants sous la menace des combats. L’ambassade de Chine à Kiev a dans un premier temps appelé ces derniers à s’identifier à l’aide d’un drapeau chinois et annoncé des évacuations aériennes vers la Chine. Mais la mission diplomatique a changé de pied samedi, appelant ses citoyens à la plus grande discrétion, avant de renoncer à les évacuer dimanche, face à la dégradation de la situation. Sur les réseaux sociaux, des internautes font état d’incidents invérifiables entre Ukrainiens et Chinois présents dans le pays.
Plus surprenant, la Chine est aussi revenue, il y a trois semaines, sur son interdiction, datant de 2021, d’importer des céréales russes. Si la coopération en matière de commerce alimentaire est une priorité pour Poutine et Jinping dirigeants depuis des années, la Chine achète pourtant traditionnellement beaucoup de céréales aux États-Unis. Ce geste est d’autant plus étrange que craignant une contamination biologique, la Chine a interdit les cultures alimentaires en provenance de plusieurs pays. Cette volte-face viendrait-elle avec des conditions ? Si cela offre une bouée de sauvetage bienvenue à la Russie, la manoeuvre a aussi un effet vicieux. Cela risque en effet aussi d’augmenter, contraint et forcé, encore un peu plus sa dépendance face à la Chine.
Carte blanche aux entreprises chinoises
Les dernières mesures européennes et américaines interdisant l’exportation de produits de haute technologie vont la rendre encore plus dépendante. Il n’est en effet pas exclu, selon De Standaard que, la Russie n’ayant pas d’industrie de haute technologie propre, Poutine ait promis de donner carte blanche aux entreprises chinoises. Une chose qu’il avait jusqu’à présent toujours refusé de faire.
Un autre point qui semble indiquer une main mise plus importante de la Chine sur la Russie est que Poutine avait promis d’accepter davantage de contrats énergétiques en yuans. Or accepter le yuan comme norme de paiement, c’est renforcer le pouvoir de la Chine, qui peut faire ce qu’elle veut avec sa monnaie et qui a tout à gagner avec une guerre qui fait de sa monnaie une valeur refuge. D’autant plus que cette hausse de contrats en yuans ne devrait pas seulement se limiter aux contrats énergétiques. “Déjà 17,5 % des échanges entre la Chine et la Russie sont payés en yuan, contre 3,1 % en 2014. Et là encore, tout le monde s’attend à une augmentation.” précise encore De Standaard.
Le rapport de force semble donc chaque jour pencher un peu plus en faveur de la Chine. Au point de faire de la Russie un vassal de la Chine ? Poutine joue quoiqu’il arrive un jeu dangereux.
La Chine opte pour l’instant pour un silence prudent en ce qui concerne l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ainsi, elle se refuse à condamner la Russie pour l’invasion de l’Ukraine et a appelé lundi à la désescalade dans le conflit. Depuis le début de l’invasion, la diplomatie chinoise se livre à un numéro d’équilibriste, entre sa proximité politique avec Moscou et sa défense traditionnelle de “la souveraineté et l’intégrité territoriale” des Etats. Pékin a refusé d’approuver vendredi la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant l’agression russe, mais n’a pas non plus voté contre, en se réfugiant dans l’abstention. Le régime communiste se refuse à parler “d’invasion” russe et a dit “comprendre” les demandes “raisonnables” de la Russie en matière de sécurité, reprenant à son compte les griefs de Moscou contre l’OTAN. Lundi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, n’a pas condamné la décision du président russe Vladimir Poutine de mettre en alerte ses forces nucléaires et s’est contenté d’appeler les belligérants à “rester calmes et à faire preuve de retenue afin d’éviter une nouvelle escalade”. La Chine “soutient tous les efforts en vue d’une désescalade et d’une solution politique”, a-t-il ajouté, alors que négociateurs Russes et Ukrainiens devaient se retrouver au Bélarus, pays allié de Moscou. M. Wang a par ailleurs critiqué les sanctions adoptées par les pays occidentaux à l’encontre de la Russie, estimant qu’elles allaient créer de nouveaux problèmes.Actuellement, Poutine n’a que la Chine comme alliée, un allié certes discret, mais tout de même. Du coup, beaucoup se demandent ce qui motive la Chine. Ou pour le tourner autrement: qu’est-ce que Poutine aurait promis en coulisse pour ce soutien tacite ?Le pouvoir chinois n’a pas voulu dire s’il avait été prévenu ou non de l’invasion de l’Ukraine par M. Poutine, qui a rencontré son homologue Xi Jinping à Pékin début février à l’occasion de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver. Pékin a ignoré les avertissements des services de renseignements occidentaux sur l’imminence d’une attaque russe, laissant ses quelque 6.000 ressortissants sous la menace des combats. L’ambassade de Chine à Kiev a dans un premier temps appelé ces derniers à s’identifier à l’aide d’un drapeau chinois et annoncé des évacuations aériennes vers la Chine. Mais la mission diplomatique a changé de pied samedi, appelant ses citoyens à la plus grande discrétion, avant de renoncer à les évacuer dimanche, face à la dégradation de la situation. Sur les réseaux sociaux, des internautes font état d’incidents invérifiables entre Ukrainiens et Chinois présents dans le pays.Plus surprenant, la Chine est aussi revenue, il y a trois semaines, sur son interdiction, datant de 2021, d’importer des céréales russes. Si la coopération en matière de commerce alimentaire est une priorité pour Poutine et Jinping dirigeants depuis des années, la Chine achète pourtant traditionnellement beaucoup de céréales aux États-Unis. Ce geste est d’autant plus étrange que craignant une contamination biologique, la Chine a interdit les cultures alimentaires en provenance de plusieurs pays. Cette volte-face viendrait-elle avec des conditions ? Si cela offre une bouée de sauvetage bienvenue à la Russie, la manoeuvre a aussi un effet vicieux. Cela risque en effet aussi d’augmenter, contraint et forcé, encore un peu plus sa dépendance face à la Chine.Les dernières mesures européennes et américaines interdisant l’exportation de produits de haute technologie vont la rendre encore plus dépendante. Il n’est en effet pas exclu, selon De Standaard que, la Russie n’ayant pas d’industrie de haute technologie propre, Poutine ait promis de donner carte blanche aux entreprises chinoises. Une chose qu’il avait jusqu’à présent toujours refusé de faire.Un autre point qui semble indiquer une main mise plus importante de la Chine sur la Russie est que Poutine avait promis d’accepter davantage de contrats énergétiques en yuans. Or accepter le yuan comme norme de paiement, c’est renforcer le pouvoir de la Chine, qui peut faire ce qu’elle veut avec sa monnaie et qui a tout à gagner avec une guerre qui fait de sa monnaie une valeur refuge. D’autant plus que cette hausse de contrats en yuans ne devrait pas seulement se limiter aux contrats énergétiques. “Déjà 17,5 % des échanges entre la Chine et la Russie sont payés en yuan, contre 3,1 % en 2014. Et là encore, tout le monde s’attend à une augmentation.” précise encore De Standaard.Le rapport de force semble donc chaque jour pencher un peu plus en faveur de la Chine. Au point de faire de la Russie un vassal de la Chine ? Poutine joue quoiqu’il arrive un jeu dangereux.