Réduire de près de moitié les émissions de gaz à effet de serre en huit ans: ce scénario nécessaire pour limiter le réchauffement à +1,5C° est possible avec des outils déjà disponibles et abordables dans de nombreux secteurs, selon les experts climat de l’ONU.
Le dernier rapport des experts du Giec publié lundi est sans appel. Pour ne pas dépasser le seuil de +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, il faut que les émissions atteignent leur pic avant 2025 et diminuent de 43% d’ici 2030 par rapport à 2019.
Si le délai semble très court, les calculs des options disponibles par secteur montrent que “le potentiel total de réduction d’émissions d’ici 2030” est “suffisant” pour les réduire à la moitié du niveau actuel “ou moins”, assure le texte.
Faible coût
Toute une palette d’options déjà disponibles dans chaque secteur (énergie, agriculture, transport…) permettrait de réduire les émissions nettes de 31 à 44 gigatonnes d’équivalent CO2 en 2030, explique le Giec, soulignant que les bénéfices attendus de certaines de ces solutions excèdent les coûts de leur mise en place. Par comparaison, en 2019, les émissions totales étaient de 59 gigatonnes. “Plus de la moitié du potentiel” est réalisable à bas coût, soit moins de 20 dollars pour chaque tonne de CO2 non émise.
C’est-à-dire, le coût pour éviter l’émission d’une tonne de carbone grâce à une nouvelle technologie, par rapport à une technologie actuelle émettrice de carbone. S’il n’y a pas de solution miracle qui permettrait seule de limiter le réchauffement, les quatre options qui révèlent le potentiel le plus élevé sont l’énergie solaire, l’énergie éolienne, la réduction de la déforestation et la restauration des forêts.
Grâce au solaire, il serait possible de réduire les émissions entre 2 et 7 gigatonnes d’équivalent CO2 en 2030. L’éolien permettrait de gagner entre 2,1 et 5,6 gigatonnes.
Les deux options ont en outre l’avantage de présenter en majorité des “coûts négatifs”, c’est-à-dire inférieurs aux énergies fossiles. Entre 2010 et 2019, les coûts de déploiement du solaire et de l’éolien ont chuté respectivement de 85% et de 55%, selon le rapport.
D’autres options ont un potentiel moins élevé, avec un coût plus important, comme le nucléaire, l’hydroélectrité ou la chasse aux émissions de méthane dans la production d’énergies fossiles.
Utilisation des terres
Alors que les forêts sont des puits de carbone cruciaux pour absorber les émissions de CO2 générées par les activités humaines, limiter la déforestation et la destruction des prairies pourrait réduire les émissions nettes entre 3 et près de 8 gigatonnes.
Et restaurer ces écosystèmes permettrait d’économiser de 1 à 5 gigatonnes. Mais pour cette catégorie, une grande partie de la mise en oeuvre coûterait plus cher, au-delà de 100 dollars la tonne de CO2.
Autres potentiels de réduction des émissions dans ce secteur: la séquestration de carbone dans l’agriculture, la baisse des émissions agricoles de méthane (ruminants…), la meilleure gestion des forêts, le changement de régimes alimentaires ou encore la réduction du gaspillage alimentaire.
Transports
Dans les transports, il existe une variété d’options qui permettrait une réduction certes plus modeste que dans d’autres secteurs (moins de 1 gigatonne chacune), mais à moindre coût pour l’économie: passage aux transports publics, véhicules électriques, efficacité énergétique dans l’aviation.
Bâtiments
Dans ce secteur, la construction de nouveaux bâtiments à haute efficacité énergétique a le plus fort potentiel (entre moins de 1 gigatonne et plus de 2), devant l’amélioration de l’éclairage, la production et l’utilisation de renouvelables sur place, puis la rénovation du bâti existant.
Lire aussi: Quelle est la ville idéale pour le climat ?
Le secteur industriel est le seul où la majorité des options est disponible à des coûts supérieurs à 20 dollars la tonne de CO2. A ces coûts, il présente toutefois des potentiels importants de réduction d’émissions, en particulier le passage à des sources d’énergies moins carbonées
Le dernier rapport des experts du Giec publié lundi est sans appel. Pour ne pas dépasser le seuil de +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, il faut que les émissions atteignent leur pic avant 2025 et diminuent de 43% d’ici 2030 par rapport à 2019. Si le délai semble très court, les calculs des options disponibles par secteur montrent que “le potentiel total de réduction d’émissions d’ici 2030” est “suffisant” pour les réduire à la moitié du niveau actuel “ou moins”, assure le texte.Toute une palette d’options déjà disponibles dans chaque secteur (énergie, agriculture, transport…) permettrait de réduire les émissions nettes de 31 à 44 gigatonnes d’équivalent CO2 en 2030, explique le Giec, soulignant que les bénéfices attendus de certaines de ces solutions excèdent les coûts de leur mise en place. Par comparaison, en 2019, les émissions totales étaient de 59 gigatonnes. “Plus de la moitié du potentiel” est réalisable à bas coût, soit moins de 20 dollars pour chaque tonne de CO2 non émise. C’est-à-dire, le coût pour éviter l’émission d’une tonne de carbone grâce à une nouvelle technologie, par rapport à une technologie actuelle émettrice de carbone. S’il n’y a pas de solution miracle qui permettrait seule de limiter le réchauffement, les quatre options qui révèlent le potentiel le plus élevé sont l’énergie solaire, l’énergie éolienne, la réduction de la déforestation et la restauration des forêts. Grâce au solaire, il serait possible de réduire les émissions entre 2 et 7 gigatonnes d’équivalent CO2 en 2030. L’éolien permettrait de gagner entre 2,1 et 5,6 gigatonnes.Les deux options ont en outre l’avantage de présenter en majorité des “coûts négatifs”, c’est-à-dire inférieurs aux énergies fossiles. Entre 2010 et 2019, les coûts de déploiement du solaire et de l’éolien ont chuté respectivement de 85% et de 55%, selon le rapport.D’autres options ont un potentiel moins élevé, avec un coût plus important, comme le nucléaire, l’hydroélectrité ou la chasse aux émissions de méthane dans la production d’énergies fossiles.Alors que les forêts sont des puits de carbone cruciaux pour absorber les émissions de CO2 générées par les activités humaines, limiter la déforestation et la destruction des prairies pourrait réduire les émissions nettes entre 3 et près de 8 gigatonnes. Et restaurer ces écosystèmes permettrait d’économiser de 1 à 5 gigatonnes. Mais pour cette catégorie, une grande partie de la mise en oeuvre coûterait plus cher, au-delà de 100 dollars la tonne de CO2.Autres potentiels de réduction des émissions dans ce secteur: la séquestration de carbone dans l’agriculture, la baisse des émissions agricoles de méthane (ruminants…), la meilleure gestion des forêts, le changement de régimes alimentaires ou encore la réduction du gaspillage alimentaire.Dans les transports, il existe une variété d’options qui permettrait une réduction certes plus modeste que dans d’autres secteurs (moins de 1 gigatonne chacune), mais à moindre coût pour l’économie: passage aux transports publics, véhicules électriques, efficacité énergétique dans l’aviation.Dans ce secteur, la construction de nouveaux bâtiments à haute efficacité énergétique a le plus fort potentiel (entre moins de 1 gigatonne et plus de 2), devant l’amélioration de l’éclairage, la production et l’utilisation de renouvelables sur place, puis la rénovation du bâti existant.Le secteur industriel est le seul où la majorité des options est disponible à des coûts supérieurs à 20 dollars la tonne de CO2. A ces coûts, il présente toutefois des potentiels importants de réduction d’émissions, en particulier le passage à des sources d’énergies moins carbonées