Est-ce le moment d'investir dans une batterie domestique?

LA FIDUCIAIRE

Experts-Comptables ITAA

En Flandre, les batteries de stockage couplées à la production électrique d’origine photovoltaïque ont le vent en poupe. La demande atteint des sommets (+30% en un an) en raison du prix élevé de l’électricité et de la fin du compteur qui tourne à l’envers. La situation est différente en Wallonie et à Bruxelles.

Cette année, en Flandre, plus de 30 fois plus de batteries domestiques ont déjà été installées que durant toute l’année dernière. C’est ce que révèlent les chiffres du gestionnaire de réseau Fluvius et de l’Agence flamande de l’énergie et du climat (VEKA), qu’a pu obtenir VRT NWS. Le prix élevé de l’électricité rend l’installation d’une telle batterie couplée à des panneaux solaires plus intéressante. La suppression du compteur qui tourne à l’envers a également convaincu de nombreux propriétaires de panneaux solaires au nord du pays, rapporte De Morgen.

Pour rappel, à partir du 1er juillet 2022, les ménages en Flandre devront s’acquitter d’un tarif capacitaire, variant selon le moment de leur consommation. Ce système devrait ainsi remplacer les tarifs en heures creuses et en heures de pointe.

Devenir plus autonome

Les foyers qui n’utilisent pas tout ou partie de l’électricité produite par leur installation solaire la réinjectent généralement dans le réseau, mais depuis la suppression du compteur qui tourne à l’envers en Flandre, cela n’est plus aussi intéressant. Avec une batterie de stockage domestique, il est possible de stocker cette énergie afin de pouvoir l’utiliser à des moments plus opportuns. La hausse constante du prix de l’électricité pousse aussi les propriétaires de panneaux solaires à être davantage autonome – si pas complètement – dans leur consommation d’énergie, en évitant au maximum de prendre de l’énergie du réseau.

Avec une installation photovoltaïque, un ménage moyen couvre quelque 30 % de ses besoins en électricité. En combinant des panneaux solaires à une batterie domestique, ce pourcentage atteint les 70 %.

5000 euros

Une batterie domestique coûte – installation et TVA comprises – au moins 5 000 euros. Les plus célèbres lancées en 2016 sont celles de Tesla mais d’autres fournisseurs sont apparus dernièrement sur le marché. Pour encourager cet investissement, le gouvernement flamand, avec le soutien de l’Union européenne, accorde une prime à l’achat. L’aide financière est de 250 euros par kilowatt-heure (kWh) de stockage, avec un plafond de 3 200 euros. Cette prime prolongée jusqu’en 2024 remporte du succès, puisque cette année déjà, plus de 11.000 batteries domestiques ont été installées (chiffres de début novembre), selon De Morgen.

A titre de comparaison : sur l’ensemble de l’année 2020, 337 batteries domestiques ont été installées. Ce qui fait une augmentation de 30 %. Pour une grande partie de ces batteries domestiques, une prime a été demandée, soit au total 7.000 primes, une forte augmentation également.

Pas encore rentable

Ores ne possède pas de chiffres précis du nombre de batteries domestiques installées dans les foyers wallons et bruxellois mais estime qu’elles sont beaucoup moins nombreuses pour plusieurs raisons. “La grande différence, c’est qu’en Flandre, la fin du tarif prosumer et l’implémentation du tarif capacitaire pousse à installer ce genre de batteries, à l’aide de primes”, nous explique Annabel Vanbever, porte-parole de l’opérateur des réseaux gaz et électricité.

La situation est bien différente au sud du pays : aucune décision n’a été prise pour mettre fin au compteur qui tourne à l’envers. Pour l’instant, ni Sibelga ni la CWaPE ne se sont prononcés pour l’instauration d’un tarif capacitaire en Wallonie et à Bruxelles. En outre, aucune prime n’est accordée pour l’achat et l’installation de ce type de batterie domestique. Sans ces incitants financiers, il y en a donc beaucoup moins d’engouement pour en installer chez les particuliers. Ces batteries ne sont pas encore rentables vu leur prix encore fort élevé. Leur amortissement se fait sur une dizaine d’années.

“Devenir maître de sa propre énergie reste donc un rêve d’autant plus coûteux que l’on caresse l’idée de se déconnecter complètement du réseau”, commente Test Achats.

Cependant, outre la hausse des prix de l’énergie, la contribution aux frais de réseau (tarif prosumer) en Wallonie pourrait peut-être changer la donne. Le tarif prosumer contraint désormais les utilisateurs de panneaux photovoltaïques qui réinjectent de l’électricité sur le réseau à contribuer à l’entretien de celui-ci dans des montants allant de 400 à plus de 1 000 euros par an. Une prime est actuellement accordée en Wallonie pour compenser ce tarif, elle court jusqu’en 2024. Mais même dans ce scénario, Test Achats est d’avis que coupler des batteries à une installation photovoltaïque n’est pas assez rentable. Dans une étude qui a pris en compte différents dimensionnements d’installations photovoltaïques et de stockage, l’association de défense des consommateurs démontre que la rentabilité n’y est pas.

Le recyclage des batteries reste un problème

Les frais de réseaux économisés sur l’énergie non prélevée, grâce au stockage, ne permettent, en effet, pas d’amortir les investissements, même en indexant les économies réalisées de 3 % par an. Pour obtenir un amortissement à 7 ans, nous observons que le prix actuel devrait être divisé par 3 ou 4“, commente Test Achats. Même avec la prime prévue en Flandre, un investissement dans une batterie domestique combinée à des panneaux solaires sera donc rarement rentable. Il faudrait viser la rentabilité au bout de 10 ans, poursuit l’association.

“Devenir maître de sa propre énergie reste donc un rêve d’autant plus coûteux que l’on caresse l’idée de se déconnecter complètement du réseau”, commente l’étude. “Les plus grosses installations photovoltaïques et de stockages envisagées dans notre étude (respectivement 10 kWc et 10 kWh) ne couvrent, en moyenne annuelle, que 81% d’une consommation de 5000 kWh, et seulement 65% d’octobre à mars. Ce qui rend l’autonomie plutôt compliquée à atteindre.Conclusion: si votre objectif est la rentabilité, mieux vaut attendre que les prix diminuent.

L’association en profite pour passer un autre message, environnemental cette fois : “Si votre objectif est environnemental, sachez que le recyclage des batteries demeure un problème largement non résolu, sans parler de la pression sur les ressources naturelles déjà surexploitées pour les besoins de la mobilité électrique”.

Cette année, en Flandre, plus de 30 fois plus de batteries domestiques ont déjà été installées que durant toute l’année dernière. C’est ce que révèlent les chiffres du gestionnaire de réseau Fluvius et de l’Agence flamande de l’énergie et du climat (VEKA), qu’a pu obtenir VRT NWS. Le prix élevé de l’électricité rend l’installation d’une telle batterie couplée à des panneaux solaires plus intéressante. La suppression du compteur qui tourne à l’envers a également convaincu de nombreux propriétaires de panneaux solaires au nord du pays, rapporte De Morgen. Pour rappel, à partir du 1er juillet 2022, les ménages en Flandre devront s’acquitter d’un tarif capacitaire, variant selon le moment de leur consommation. Ce système devrait ainsi remplacer les tarifs en heures creuses et en heures de pointe. Les foyers qui n’utilisent pas tout ou partie de l’électricité produite par leur installation solaire la réinjectent généralement dans le réseau, mais depuis la suppression du compteur qui tourne à l’envers en Flandre, cela n’est plus aussi intéressant. Avec une batterie de stockage domestique, il est possible de stocker cette énergie afin de pouvoir l’utiliser à des moments plus opportuns. La hausse constante du prix de l’électricité pousse aussi les propriétaires de panneaux solaires à être davantage autonome – si pas complètement – dans leur consommation d’énergie, en évitant au maximum de prendre de l’énergie du réseau. Avec une installation photovoltaïque, un ménage moyen couvre quelque 30 % de ses besoins en électricité. En combinant des panneaux solaires à une batterie domestique, ce pourcentage atteint les 70 %.Une batterie domestique coûte – installation et TVA comprises – au moins 5 000 euros. Les plus célèbres lancées en 2016 sont celles de Tesla mais d’autres fournisseurs sont apparus dernièrement sur le marché. Pour encourager cet investissement, le gouvernement flamand, avec le soutien de l’Union européenne, accorde une prime à l’achat. L’aide financière est de 250 euros par kilowatt-heure (kWh) de stockage, avec un plafond de 3 200 euros. Cette prime prolongée jusqu’en 2024 remporte du succès, puisque cette année déjà, plus de 11.000 batteries domestiques ont été installées (chiffres de début novembre), selon De Morgen. A titre de comparaison : sur l’ensemble de l’année 2020, 337 batteries domestiques ont été installées. Ce qui fait une augmentation de 30 %. Pour une grande partie de ces batteries domestiques, une prime a été demandée, soit au total 7.000 primes, une forte augmentation également. Ores ne possède pas de chiffres précis du nombre de batteries domestiques installées dans les foyers wallons et bruxellois mais estime qu’elles sont beaucoup moins nombreuses pour plusieurs raisons. “La grande différence, c’est qu’en Flandre, la fin du tarif prosumer et l’implémentation du tarif capacitaire pousse à installer ce genre de batteries, à l’aide de primes”, nous explique Annabel Vanbever, porte-parole de l’opérateur des réseaux gaz et électricité.La situation est bien différente au sud du pays : aucune décision n’a été prise pour mettre fin au compteur qui tourne à l’envers. Pour l’instant, ni Sibelga ni la CWaPE ne se sont prononcés pour l’instauration d’un tarif capacitaire en Wallonie et à Bruxelles. En outre, aucune prime n’est accordée pour l’achat et l’installation de ce type de batterie domestique. Sans ces incitants financiers, il y en a donc beaucoup moins d’engouement pour en installer chez les particuliers. Ces batteries ne sont pas encore rentables vu leur prix encore fort élevé. Leur amortissement se fait sur une dizaine d’années. Cependant, outre la hausse des prix de l’énergie, la contribution aux frais de réseau (tarif prosumer) en Wallonie pourrait peut-être changer la donne. Le tarif prosumer contraint désormais les utilisateurs de panneaux photovoltaïques qui réinjectent de l’électricité sur le réseau à contribuer à l’entretien de celui-ci dans des montants allant de 400 à plus de 1 000 euros par an. Une prime est actuellement accordée en Wallonie pour compenser ce tarif, elle court jusqu’en 2024. Mais même dans ce scénario, Test Achats est d’avis que coupler des batteries à une installation photovoltaïque n’est pas assez rentable. Dans une étude qui a pris en compte différents dimensionnements d’installations photovoltaïques et de stockage, l’association de défense des consommateurs démontre que la rentabilité n’y est pas. “Les frais de réseaux économisés sur l’énergie non prélevée, grâce au stockage, ne permettent, en effet, pas d’amortir les investissements, même en indexant les économies réalisées de 3 % par an. Pour obtenir un amortissement à 7 ans, nous observons que le prix actuel devrait être divisé par 3 ou 4”, commente Test Achats. Même avec la prime prévue en Flandre, un investissement dans une batterie domestique combinée à des panneaux solaires sera donc rarement rentable. Il faudrait viser la rentabilité au bout de 10 ans, poursuit l’association. “Devenir maître de sa propre énergie reste donc un rêve d’autant plus coûteux que l’on caresse l’idée de se déconnecter complètement du réseau”, commente l’étude. “Les plus grosses installations photovoltaïques et de stockages envisagées dans notre étude (respectivement 10 kWc et 10 kWh) ne couvrent, en moyenne annuelle, que 81% d’une consommation de 5000 kWh, et seulement 65% d’octobre à mars. Ce qui rend l’autonomie plutôt compliquée à atteindre.” Conclusion: si votre objectif est la rentabilité, mieux vaut attendre que les prix diminuent. L’association en profite pour passer un autre message, environnemental cette fois : “Si votre objectif est environnemental, sachez que le recyclage des batteries demeure un problème largement non résolu, sans parler de la pression sur les ressources naturelles déjà surexploitées pour les besoins de la mobilité électrique”.

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