Cette situation a contraint certaines entreprises à devenir leur propre fournisseur ou de se fournir dans des pays plus proches que la Chine. Mais des entreprises ont aussi profité de la situation en l’anticipant et en prévoyant des stock avec une belle augmentation du chiffre d’affaires à la clé.
La pénurie mondiale de puces électroniques a eu un effet très divers sur l’activité des entreprises, selon le ressenti partagé par plusieurs start-ups et PME wallonnes ayant recours à ces semi-conducteurs et présentes en ce début janvier au salon Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas. Pour certaines, l’impact a été très important, tandis que d’autres avaient vu le coup venir et anticipé.
ALX système veut devenir son propre fournisseur de composants difficiles à trouver
“La pénurie a eu un impact clair!”, lance d’emblée Geoffrey Mormal, CEO de ALX Systems, une entreprise liégeoise qui a développé des drones autonomes que l’on peut charger de missions diverses et variées, comme de la cartographie 3D, de la livraison de colis ou de la surveillance et la protection de sites particuliers. “On a par exemple une carte à 20 dollars qu’on n’arrive plus à se procurer depuis un an”, illustre-t-il. “On a perdu des clients car on n’était plus en mesure de les livrer. On a dès lors décidé d’investir dans la recherche et le développement pour devenir notre propre fournisseur des composants posant problème.” Une situation, qui, conjuguée à la crise sanitaire, a poussé ALX Systems à revoir son business model et à proposer la location de drones à l’usage.
L’entreprise, présente à Las Vegas sous l’égide de l’Agence wallonne aux exportations et aux investissements étrangers (Awex), est venue dans le Nevada pour vérifier si ce modèle, peu répandu dans le secteur des drones, correspondait aux besoins du marché.
Phoenix AI fait désormais fabriquer ses puces électroniques en France
La start-up Phoenix AI a, elle aussi, subi un impact de la pénurie de puces électroniques, quoique plus limité. Cette entreprise de Péruwelz (province de Hainaut) s’est spécialisée dans le développement de solutions logicielles avec de l’intelligence artificielle embarquée. Celles-ci peuvent ensuite équiper n’importe quelle caméra de surveillance pour lui faire accomplir une tâche précise, la transformant en un appareil intelligent à même de détecter des dépôts sauvages de déchets, le franchissement irrégulier de passages à niveaux ou une situation problématique sur l’autoroute. “Nous fabriquons nos cartes nous-mêmes. Sur les 110 composants, dix sont cependant introuvables”, se désole son CEO Laurent Renard. “On mettra deux mois à les récupérer pour un prix parfois 80% plus cher qu’avant. On doit donc stocker et/ou fabriquer plus. Cela a légèrement ralenti nos affaires et nous avons dû postposer des projets car nous n’étions plus capables de livrer nos clients aussi rapidement. On faisait fabriquer les puces électroniques en Chine. Désormais, c’est en France. Cela limite les fournisseurs lointains.”
Acapela Group a senti le coup en renforçant ses stocks
La PME montoise Acapela Group, qui développe des logiciels et des services de synthèse vocale, a également constaté un décalage dans le temps d’importants projets en raison de la pénurie de semi-conducteurs. A contrario, E-peas, une société basée à Mont-Saint-Guibert (Brabant wallon) spécialisée dans le développement de semi-conducteurs et elle aussi – comme les entreprises précitées – présente à Las Vegas grâce à l’Awex, ne souffre pas de la situation actuelle. Voyant la situation venir, elle a réussi à provisionner suffisamment de stock, ce qui lui a permis de poursuivre sa recherche et son développement et de lancer trois nouveaux produits lors de ce CES.
Bimprinter a anticipé le coup mais n’exclut pas un possible impact dans le futur
Même vécu chez Bimprinter, une start-up d’Andenne (province de Namur) ayant conçu un robot de topographie capable d’imprimer sur le sol des plans numériques avec une précision millimétrique. Celui-ci est opérationnel aussi bien pour une maison unifamiliale que pour une tour de 250 mètres de haut, assure son patron et fondateur Vincent Agie. “On a vu arriver la pénurie de puces électroniques. On a anticipé et obtenu tout ce que l’on voulait dans les temps. Mais on ne peut évidemment pas exclure un possible impact dans le futur. En tous les cas, vous devrez moins attendre pour obtenir notre robot que pour réceptionner votre nouvelle voiture!”, promet-il.
Des entreprises ont pu doubler leur chiffre d’affaires
Enfin, il y a les entreprises qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu face à cette pénurie de puces, et plus largement de matières premières. Comme Back2Buzz, PME installée à La Hulpe, dans le Brabant wallon, qui distribue des smartphones reconditionnés et des accessoires éco-responsables pour ces derniers. Elle est ainsi parvenue à doubler son chiffre d’affaires en 2021.
La pénurie mondiale de puces électroniques a eu un effet très divers sur l’activité des entreprises, selon le ressenti partagé par plusieurs start-ups et PME wallonnes ayant recours à ces semi-conducteurs et présentes en ce début janvier au salon Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas. Pour certaines, l’impact a été très important, tandis que d’autres avaient vu le coup venir et anticipé.”La pénurie a eu un impact clair!”, lance d’emblée Geoffrey Mormal, CEO de ALX Systems, une entreprise liégeoise qui a développé des drones autonomes que l’on peut charger de missions diverses et variées, comme de la cartographie 3D, de la livraison de colis ou de la surveillance et la protection de sites particuliers. “On a par exemple une carte à 20 dollars qu’on n’arrive plus à se procurer depuis un an”, illustre-t-il. “On a perdu des clients car on n’était plus en mesure de les livrer. On a dès lors décidé d’investir dans la recherche et le développement pour devenir notre propre fournisseur des composants posant problème.” Une situation, qui, conjuguée à la crise sanitaire, a poussé ALX Systems à revoir son business model et à proposer la location de drones à l’usage. L’entreprise, présente à Las Vegas sous l’égide de l’Agence wallonne aux exportations et aux investissements étrangers (Awex), est venue dans le Nevada pour vérifier si ce modèle, peu répandu dans le secteur des drones, correspondait aux besoins du marché.La start-up Phoenix AI a, elle aussi, subi un impact de la pénurie de puces électroniques, quoique plus limité. Cette entreprise de Péruwelz (province de Hainaut) s’est spécialisée dans le développement de solutions logicielles avec de l’intelligence artificielle embarquée. Celles-ci peuvent ensuite équiper n’importe quelle caméra de surveillance pour lui faire accomplir une tâche précise, la transformant en un appareil intelligent à même de détecter des dépôts sauvages de déchets, le franchissement irrégulier de passages à niveaux ou une situation problématique sur l’autoroute. “Nous fabriquons nos cartes nous-mêmes. Sur les 110 composants, dix sont cependant introuvables”, se désole son CEO Laurent Renard. “On mettra deux mois à les récupérer pour un prix parfois 80% plus cher qu’avant. On doit donc stocker et/ou fabriquer plus. Cela a légèrement ralenti nos affaires et nous avons dû postposer des projets car nous n’étions plus capables de livrer nos clients aussi rapidement. On faisait fabriquer les puces électroniques en Chine. Désormais, c’est en France. Cela limite les fournisseurs lointains.” La PME montoise Acapela Group, qui développe des logiciels et des services de synthèse vocale, a également constaté un décalage dans le temps d’importants projets en raison de la pénurie de semi-conducteurs. A contrario, E-peas, une société basée à Mont-Saint-Guibert (Brabant wallon) spécialisée dans le développement de semi-conducteurs et elle aussi – comme les entreprises précitées – présente à Las Vegas grâce à l’Awex, ne souffre pas de la situation actuelle. Voyant la situation venir, elle a réussi à provisionner suffisamment de stock, ce qui lui a permis de poursuivre sa recherche et son développement et de lancer trois nouveaux produits lors de ce CES.Même vécu chez Bimprinter, une start-up d’Andenne (province de Namur) ayant conçu un robot de topographie capable d’imprimer sur le sol des plans numériques avec une précision millimétrique. Celui-ci est opérationnel aussi bien pour une maison unifamiliale que pour une tour de 250 mètres de haut, assure son patron et fondateur Vincent Agie. “On a vu arriver la pénurie de puces électroniques. On a anticipé et obtenu tout ce que l’on voulait dans les temps. Mais on ne peut évidemment pas exclure un possible impact dans le futur. En tous les cas, vous devrez moins attendre pour obtenir notre robot que pour réceptionner votre nouvelle voiture!”, promet-il. Enfin, il y a les entreprises qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu face à cette pénurie de puces, et plus largement de matières premières. Comme Back2Buzz, PME installée à La Hulpe, dans le Brabant wallon, qui distribue des smartphones reconditionnés et des accessoires éco-responsables pour ces derniers. Elle est ainsi parvenue à doubler son chiffre d’affaires en 2021.