Le futur de l’aéroport de Charleroi est conforté par une recapitalisation approuvée par la Commission européenne, et un accord social qui maintient l’emploi. Des opérations nécessaires pour survivre à la crise provoquée par le covid.
La Commission européenne a mis le temps (plus de cinq mois) mais elle a fini par approuver en décembre le renflouement de Brussels South Charleroi Airport (BSCA), la société gérant l’aéroport de Charleroi, qui recevra jusqu’à 30 millions d’euros d’argent frais.
Dans la foulée, un accord social a été conclu jusqu’à la fin 2024 pour réduire temporairement la charge salariale, d’ici le retour espéré du trafic au niveau de 2019. Aucune perte d’emploi n’est prévue pour les 650 salariés de la société, conformément à ce que le ministre de tutelle des Aéroports wallons, Jean-Luc Crucke, avait souhaité. “Il y a bien eu des demandes pour réduire des temps pleins à 30 heures, mais cela n’a pas été décidé, dit Alain Goelens, secrétaire permanent du syndicat Setca. Le dispositif prévoit une réduction temporaire des salaires, qui sera récupérée. C’est un prêt.” Remboursable en 2025 au plus tard. Il devrait permettre de réduire de 1,5 million d’euros les charges annuelles de l’aéroport. Ce dispositif vise à redonner une perspective à l’aéroport de Charleroi, qui risquait le dépôt de bilan avec la baisse de trafic due au covid. Le chômage temporaire a permis d’adoucir la rigueur financière de la chute du trafic. Mais les charges fixes pesaient sur les comptes, principalement la redevance due à la Sowaer, société contrôlée par la Région wallonne, qui possède et entretient l’essentiel des installations de l’aéroport. Ce “loyer” a été reporté, mais restait dû. Le dispositif approuvé par la Commission porte sur 40 millions d’euros. Il prévoit un abandon de créance de 10 millions par la Sowaer, ce qui réduirait le montant dû par BSCA de 24 à 14 millions d’euros. Il inclut trois augmentations de capital d’un total de 30 millions d’euros. La première, de 10,85 millions d’euros, sera exclusivement souscrite par l’actionnaire privé, l’italien Save, qui passera de 27,6% à 48,32%. Deux autres tranches de 10 millions chacune seront souscrites par tous les actionnaires au prorata des participations. Outre Save, le capital est détenu par la Sowaer (Région wallonne), Sambrinvest, Igretec et Sabca. Les deux premières augmentations de capital (20 millions) devraient être réalisées lors d’une assemblée générale début février. Les 10 millions restants seront mobilisables à travers un dispositif de capital autorisé, si nécessaire.
Hausse de la redevance
L’aéroport de Charleroi a moins souffert, ces derniers mois, en perte de passagers, que Brussels Airport. En novembre, il n’a accusé que 10% de passagers en moins par rapport à novembre 2019, contre – 44% pour Zaventem. Mais les finances de BSCA sont plus fragiles: l’aéroport est, en temps “normal”, très peu rentable. Un groupe de travail, présidé par Gilles Samyn, a concocté un plan de refinancement, incluant des mesures d’économie et une hausse de la redevance acceptée par les compagnies (dont Ryanair). Gilles Samyn a été nommé président du conseil d’administration, il suivra la mise en oeuvre du plan. Dont le succès dépendra, comme bien des choses, de l’évolution de la pandémie.
La Commission européenne a mis le temps (plus de cinq mois) mais elle a fini par approuver en décembre le renflouement de Brussels South Charleroi Airport (BSCA), la société gérant l’aéroport de Charleroi, qui recevra jusqu’à 30 millions d’euros d’argent frais. Dans la foulée, un accord social a été conclu jusqu’à la fin 2024 pour réduire temporairement la charge salariale, d’ici le retour espéré du trafic au niveau de 2019. Aucune perte d’emploi n’est prévue pour les 650 salariés de la société, conformément à ce que le ministre de tutelle des Aéroports wallons, Jean-Luc Crucke, avait souhaité. “Il y a bien eu des demandes pour réduire des temps pleins à 30 heures, mais cela n’a pas été décidé, dit Alain Goelens, secrétaire permanent du syndicat Setca. Le dispositif prévoit une réduction temporaire des salaires, qui sera récupérée. C’est un prêt.” Remboursable en 2025 au plus tard. Il devrait permettre de réduire de 1,5 million d’euros les charges annuelles de l’aéroport. Ce dispositif vise à redonner une perspective à l’aéroport de Charleroi, qui risquait le dépôt de bilan avec la baisse de trafic due au covid. Le chômage temporaire a permis d’adoucir la rigueur financière de la chute du trafic. Mais les charges fixes pesaient sur les comptes, principalement la redevance due à la Sowaer, société contrôlée par la Région wallonne, qui possède et entretient l’essentiel des installations de l’aéroport. Ce “loyer” a été reporté, mais restait dû. Le dispositif approuvé par la Commission porte sur 40 millions d’euros. Il prévoit un abandon de créance de 10 millions par la Sowaer, ce qui réduirait le montant dû par BSCA de 24 à 14 millions d’euros. Il inclut trois augmentations de capital d’un total de 30 millions d’euros. La première, de 10,85 millions d’euros, sera exclusivement souscrite par l’actionnaire privé, l’italien Save, qui passera de 27,6% à 48,32%. Deux autres tranches de 10 millions chacune seront souscrites par tous les actionnaires au prorata des participations. Outre Save, le capital est détenu par la Sowaer (Région wallonne), Sambrinvest, Igretec et Sabca. Les deux premières augmentations de capital (20 millions) devraient être réalisées lors d’une assemblée générale début février. Les 10 millions restants seront mobilisables à travers un dispositif de capital autorisé, si nécessaire.L’aéroport de Charleroi a moins souffert, ces derniers mois, en perte de passagers, que Brussels Airport. En novembre, il n’a accusé que 10% de passagers en moins par rapport à novembre 2019, contre – 44% pour Zaventem. Mais les finances de BSCA sont plus fragiles: l’aéroport est, en temps “normal”, très peu rentable. Un groupe de travail, présidé par Gilles Samyn, a concocté un plan de refinancement, incluant des mesures d’économie et une hausse de la redevance acceptée par les compagnies (dont Ryanair). Gilles Samyn a été nommé président du conseil d’administration, il suivra la mise en oeuvre du plan. Dont le succès dépendra, comme bien des choses, de l’évolution de la pandémie.