Les multinationales et les banques qui continuent de financer la Russie, dans le collimateur de deux ONG

LA FIDUCIAIRE

Experts-Comptables ITAA

La plupart des compagnies pétrolières et gazières internationales poursuivent leurs activités en Russie et avec la Russie, malgré l’opprobre international pesant sur cette dernière après l’invasion de l’Ukraine. C’est ce qu’ont annoncé deux ONG actives dans la défense de l’environnement et des droits humains dans le cadre de leur campagne “Defuel Russia’s War Machine” (Désamorcer la machine de guerre russe).

La plupart des compagnies pétrolières et gazières internationales poursuivent leurs activités en Russie et avec la Russie, malgré la condamnation mondiale et les sanctions pesant sur cette dernière après l’invasion de l’Ukraine. Il en est de même pour les entreprises européennes du secteur de l’énergie, qui ne semblent guère disposées à mettre un terme à leurs projets de coopération avec la Russie, pas plus que les principaux financiers de l’industrie fossile russe qui refusent également d’arrêter leurs activités pour le moment. Voilà ce que dénonce l’ONG allemande de défense de l’environnement et des droits de l’homme Urgewald et l’ONG environnementale russe Ecodefense dans le cadre de leur campagne “Defuel Russia’s War Machine” (Désamorcer la machine de guerre russe).

Alors que des crimes de guerre contre les civils sont commis par l’armée russe, les compagnies pétrolières et gazières internationales continuent de maintenir leurs intérêts dans des coentreprises énergétiques avec la Russie. Par le biais de redevances et de taxes, ces joint-ventures permettent de faire entrer de l’argent dans caisses de la Russie.

Si seule une poignée de compagnies pétrolières et gazières occidentales ont annoncé qu’elles quittaient leurs joint-ventures russes, ces mêmes entreprises n’ont pas mis un terme à leur coopération en dehors de la Russie avec leurs homologues russes.

La campagne, lancée par les deux ONG, identifie donc les principaux financiers de l’industrie russe des combustibles fossiles. La majorité de ces institutions financières n’ont d’ailleurs pas encore annoncé leur intention de cesser leurs activités.

Incitation au boycott

Les deux ONG demandent donc un boycott immédiat des importations de combustibles fossiles en provenance de Russie. Elles demandent également aux entreprises étrangères de cesser leur production de charbon, de pétrole et de gaz en Russie et d’annuler toutes les coentreprises avec les entreprises énergétiques russes que cela soit en Russie et à l’étranger.

“Depuis l’invasion de l’Ukraine, nous avons entendu de nombreuses entreprises dire qu’elles condamnaient la violence et l’agressivité de la Russie. Cependant, nos recherches montrent que la plupart des entreprises du secteur de l’énergie refusent de joindre le geste à la parole”, déclare Heffa Schuecking, directrice d’Urgewald.

À quelques exceptions près, les compagnies pétrolières et gazières internationales et les services publics européens maintiennent intacts leurs liens avec le secteur énergétique russe, selon M. Schuecking. “Ces entreprises réalisaient déjà des profits au détriment de notre climat ; à présent, elles financent également la guerre de Poutine. Nous leur demandons de cesser toute importation d’énergie en provenance de Russie et de mettre fin à toutes les joint-ventures avec des sociétés russes, tant en Russie qu’à l’étranger. S’ils n’ont pas la volonté de le faire, les gouvernements devraient intervenir et éventuellement imposer des sanctions”.

Compagnies pétrolières et gazières internationales en Russie

Malgré les manifestations de soutien à l’Ukraine, la grande majorité des compagnies pétrolières et gazières internationales poursuivent leurs activités en Russie. Avec un total de quatorze joint-ventures avec les compagnies Gazprom, Rosneft, Novatek et Lukoil, l’argent étranger continue de remplir les coffres russes.

Shell, BP, Exxon Mobil ou Equinor, entre autres, ont annoncé leur départ de Russie suite à l’invasion l’Ukraine, mais des entreprises comme Vitol et Trafigura semblent déterminées à maintenir leur coopération avec Rosneft pour le projet pétrolier Vostok. La société allemande Wintershall Dea conserve également ses trois co-entreprises avec Gazprom en Russie (qui représentent près de la moitié de sa production de combustibles fossiles) et la société française TotalEnergies reste étroitement associée à la société russe Novatek dans le cadre de plusieurs projets.

34 co-entreprises en dehors de la Russie

En outre, selon les recherches faites par les deux ONG, 41 sociétés pétrolières et gazières internationales collaborent avec les sociétés russes Rosneft, Gazprom, Lukoil et Novatek dans 34 joint-ventures internationales pour la production de pétrole et de gaz partout dans le monde mais surtout en dehors du sol russe.

Bien que Shell et BP aient mis un terme à leurs projets avec Rosneft en Russie, ils travaillent toujours avec la société russe Lukoil sur des projets pétroliers et gaziers en Asie et au Moyen-Orient.

Mais le “champion” de ces partenariats internationaux est la société italienne Eni SpA, avec onze co-entreprises actives avec Lukoil, Rosneft et Novatek. Ceux-ci reposent en grande partie sur l’exploration pétrolière et gazière offshore, et sont donc particulièrement dommageables pour l’environnement. En outre, TotalEnergies et Wintershall Dea sont d’importants alliés de la Russie, avec des intérêts dans six co-entreprises chacune en dehors de la Russie.

États-Unis, Chine et Qatar

L’étude montre également qu’entre janvier 2019 et mars 2022, le secteur bancaire mondial a fourni 72,7 milliards de dollars de financement aux grandes entreprises pétrolières et gazières russes. La banque JPMorgan Chase est celle qui a le plus investi dans le pétrole russe, suivie des banques chinoises Eximbank et de la China Development Bank.

En outre, les investisseurs étrangers (n’étant pas issus du secteur bancaire) détenaient 1,5 milliard de dollars en obligations et 71,1 milliards de dollars en actions dans l’industrie énergétique russe en mars 2022. Le plus gros investisseur est l’Autorité d’investissement du Qatar. Et les méga-investisseurs américains Capital Group, Vanguard, BlackRock, GQG Partners, Invesco et Fidelity Investment possèdent également des milliards de dollars d’obligations et d’actions dans le secteur pétrolier et gazier russe.

“Ces chiffres récents sont incompatibles avec la position morale de l’Occident et sa condamnation de l’invasion de l’Ukraine”, déclare Katrin Ganswindt, responsable de la recherche financière chez Urgewald. “Les actions de nos institutions financières entretiennent constamment le statu quo des importations d’énergie russe. Ce comportement alimente la guerre en Ukraine et exacerbe une crise climatique déjà grave. Nous demandons aux banques internationales, aux investisseurs et aux gestionnaires d’actifs de cesser immédiatement de fournir des services financiers à l’industrie russe des combustibles fossiles et de s’en séparer une fois pour toutes. Et les institutions financières devraient également couper tous liens avec les entreprises de combustibles fossiles qui entretiennent des co-entreprises avec des entreprises énergétiques russes”.

(Source IPS)

La plupart des compagnies pétrolières et gazières internationales poursuivent leurs activités en Russie et avec la Russie, malgré la condamnation mondiale et les sanctions pesant sur cette dernière après l’invasion de l’Ukraine. Il en est de même pour les entreprises européennes du secteur de l’énergie, qui ne semblent guère disposées à mettre un terme à leurs projets de coopération avec la Russie, pas plus que les principaux financiers de l’industrie fossile russe qui refusent également d’arrêter leurs activités pour le moment. Voilà ce que dénonce l’ONG allemande de défense de l’environnement et des droits de l’homme Urgewald et l’ONG environnementale russe Ecodefense dans le cadre de leur campagne “Defuel Russia’s War Machine” (Désamorcer la machine de guerre russe).Alors que des crimes de guerre contre les civils sont commis par l’armée russe, les compagnies pétrolières et gazières internationales continuent de maintenir leurs intérêts dans des coentreprises énergétiques avec la Russie. Par le biais de redevances et de taxes, ces joint-ventures permettent de faire entrer de l’argent dans caisses de la Russie.Si seule une poignée de compagnies pétrolières et gazières occidentales ont annoncé qu’elles quittaient leurs joint-ventures russes, ces mêmes entreprises n’ont pas mis un terme à leur coopération en dehors de la Russie avec leurs homologues russes.La campagne, lancée par les deux ONG, identifie donc les principaux financiers de l’industrie russe des combustibles fossiles. La majorité de ces institutions financières n’ont d’ailleurs pas encore annoncé leur intention de cesser leurs activités.Incitation au boycottLes deux ONG demandent donc un boycott immédiat des importations de combustibles fossiles en provenance de Russie. Elles demandent également aux entreprises étrangères de cesser leur production de charbon, de pétrole et de gaz en Russie et d’annuler toutes les coentreprises avec les entreprises énergétiques russes que cela soit en Russie et à l’étranger.”Depuis l’invasion de l’Ukraine, nous avons entendu de nombreuses entreprises dire qu’elles condamnaient la violence et l’agressivité de la Russie. Cependant, nos recherches montrent que la plupart des entreprises du secteur de l’énergie refusent de joindre le geste à la parole”, déclare Heffa Schuecking, directrice d’Urgewald.À quelques exceptions près, les compagnies pétrolières et gazières internationales et les services publics européens maintiennent intacts leurs liens avec le secteur énergétique russe, selon M. Schuecking. “Ces entreprises réalisaient déjà des profits au détriment de notre climat ; à présent, elles financent également la guerre de Poutine. Nous leur demandons de cesser toute importation d’énergie en provenance de Russie et de mettre fin à toutes les joint-ventures avec des sociétés russes, tant en Russie qu’à l’étranger. S’ils n’ont pas la volonté de le faire, les gouvernements devraient intervenir et éventuellement imposer des sanctions”.Compagnies pétrolières et gazières internationales en RussieMalgré les manifestations de soutien à l’Ukraine, la grande majorité des compagnies pétrolières et gazières internationales poursuivent leurs activités en Russie. Avec un total de quatorze joint-ventures avec les compagnies Gazprom, Rosneft, Novatek et Lukoil, l’argent étranger continue de remplir les coffres russes.Shell, BP, Exxon Mobil ou Equinor, entre autres, ont annoncé leur départ de Russie suite à l’invasion l’Ukraine, mais des entreprises comme Vitol et Trafigura semblent déterminées à maintenir leur coopération avec Rosneft pour le projet pétrolier Vostok. La société allemande Wintershall Dea conserve également ses trois co-entreprises avec Gazprom en Russie (qui représentent près de la moitié de sa production de combustibles fossiles) et la société française TotalEnergies reste étroitement associée à la société russe Novatek dans le cadre de plusieurs projets.34 co-entreprises en dehors de la RussieEn outre, selon les recherches faites par les deux ONG, 41 sociétés pétrolières et gazières internationales collaborent avec les sociétés russes Rosneft, Gazprom, Lukoil et Novatek dans 34 joint-ventures internationales pour la production de pétrole et de gaz partout dans le monde mais surtout en dehors du sol russe.Bien que Shell et BP aient mis un terme à leurs projets avec Rosneft en Russie, ils travaillent toujours avec la société russe Lukoil sur des projets pétroliers et gaziers en Asie et au Moyen-Orient.Mais le “champion” de ces partenariats internationaux est la société italienne Eni SpA, avec onze co-entreprises actives avec Lukoil, Rosneft et Novatek. Ceux-ci reposent en grande partie sur l’exploration pétrolière et gazière offshore, et sont donc particulièrement dommageables pour l’environnement. En outre, TotalEnergies et Wintershall Dea sont d’importants alliés de la Russie, avec des intérêts dans six co-entreprises chacune en dehors de la Russie.États-Unis, Chine et QatarL’étude montre également qu’entre janvier 2019 et mars 2022, le secteur bancaire mondial a fourni 72,7 milliards de dollars de financement aux grandes entreprises pétrolières et gazières russes. La banque JPMorgan Chase est celle qui a le plus investi dans le pétrole russe, suivie des banques chinoises Eximbank et de la China Development Bank.En outre, les investisseurs étrangers (n’étant pas issus du secteur bancaire) détenaient 1,5 milliard de dollars en obligations et 71,1 milliards de dollars en actions dans l’industrie énergétique russe en mars 2022. Le plus gros investisseur est l’Autorité d’investissement du Qatar. Et les méga-investisseurs américains Capital Group, Vanguard, BlackRock, GQG Partners, Invesco et Fidelity Investment possèdent également des milliards de dollars d’obligations et d’actions dans le secteur pétrolier et gazier russe.”Ces chiffres récents sont incompatibles avec la position morale de l’Occident et sa condamnation de l’invasion de l’Ukraine”, déclare Katrin Ganswindt, responsable de la recherche financière chez Urgewald. “Les actions de nos institutions financières entretiennent constamment le statu quo des importations d’énergie russe. Ce comportement alimente la guerre en Ukraine et exacerbe une crise climatique déjà grave. Nous demandons aux banques internationales, aux investisseurs et aux gestionnaires d’actifs de cesser immédiatement de fournir des services financiers à l’industrie russe des combustibles fossiles et de s’en séparer une fois pour toutes. Et les institutions financières devraient également couper tous liens avec les entreprises de combustibles fossiles qui entretiennent des co-entreprises avec des entreprises énergétiques russes”.(Source IPS)

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