Sébastien Dossogne (CEO de Magotteaux) a été élu Manager de l'Année 2021

LA FIDUCIAIRE

Experts-Comptables ITAA

Le CEO de Magotteaux a été élu Manager de l’Année 2021. Une récompense qui met à l’honneur l’industrie pour laquelle notre lauréat prévoit un avenir qui se dessine durablement et en 4.0.

Sébastien Dossogne en sourit aujourd’hui mais c’est en tant que financier qu’il aurait peut-être été couronné s’il avait poursuivi son parcours professionnel chez Fortis où une carrière prometteuse semblait toute tracée. Une carrière entamée, au sortir de ses études d’ingénieur en 1994, par une entrée au guichet d’une agence liégeoise de ce qui était encore la Générale de Banque. “Je souhaitais alors parfaire mes connaissances en finance et en gestion, rappelle-t-il. La Générale proposait un stage universitaire, que j’ai suivi, et c’est ainsi que j’ai mis le pied à l’étrier du monde bancaire. Il faut savoir que la banque proposait un programme de formation particulièrement intéressant qui m’a permis au cours de ces années d’acquérir une belle expérience tant sur le terrain que sur le plan théorique.”

De la banque à l’industrie

En 1999, il monte en grade et à Bruxelles. “Peu après le passage sous pavillon Fortis, j’ai rejoint la banque d’affaires qui assiste les clients dans les opérations de fusions-acquisitions, les introductions en Bourse ou autres levées de capitaux auprès d’investisseurs privés. Ce métier est passionnant par la diversité des situations rencontrées mais également par l’importance capitale de la psychologie dans la gestion des dossiers, même si la maîtrise technique est un prérequis essentiel.” En 2007, il opère un virage dans sa carrière et quitte le secteur financier pour le secteur industriel, à la surprise de ses collègues. Un an plus tard éclate la crise financière et certains d’entre eux se disent alors qu’il a effectué un choix judicieux et prémonitoire. Même si en tant que directeur financier fraîchement arrivé chez Magotteaux, il devra rapidement faire face à cette crise qui n’épargne alors aucun secteur. “Nous avons été confrontés à une chute drastique de la demande de l’ordre de 30%, confie-t-il. Différentes mesures ont été prises dont une baisse de salaire de l’ordre de 20% pour un millier de collaborateurs sur base volontaire durant neuf mois. A l’exception de deux ou trois personnes, tout le monde a accepté. Ce genre d’épreuves soude les équipes.”

C’est à la demande de Bernard Goblet, CEO de Magotteaux, que Sébastien Dossogne a rallié le groupe liégeois. Une proposition qui épousait son désir de s’inscrire alors davantage “sur la longueur dans un projet, plutôt que de rester dans un rythme transactionnel”. Cela étant, il était bien conscient du défi que représentait le passage de banquier d’affaires à CFO d’un groupe industriel. “C’est comme passer du rôle de critique culinaire à celui de chef de brigade en cuisine. On parle de nourriture dans les deux cas mais l’angle concret est différent. Le rôle de directeur financier est privilégié car il touche à tous les aspects de l’entreprise et permet de la connaître en profondeur, tout en ayant le langage universel qu’est la finance en appui. Entrant dans le rôle quelques mois après la prise de contrôle du groupe par un investisseur de private equity, j’ai bénéficié d’un mode turbo dans les attentes de l’actionnaire sur les aspects financiers, ce qui a rendu ces cinq années trépidantes.” Des années durant lesquelles il fut déjà amené à voyager et se rendre dans les différentes entités d’un groupe actif au niveau mondial comptant des clients dans plus de 150 pays.

Du bureau au terrain

Quelques mois après l’acquisition de Magotteaux par le groupe chilien Sigdo Koppers en 2011, Sébastien Dossogne reprend la direction mondiale des ventes. L’occasion d’accéder à une fonction plus opérationnelle qui lui offre l’opportunité de mieux découvrir l’entreprise. “Ce nouveau poste m’a rapproché des racines de ma formation de base. Les trois années passées dans le rôle m’ont permis de mieux appréhender certains aspects de terrain et de prendre la pleine mesure des mérites et qualités de nos équipes de vente partout dans le monde ainsi que de mieux cerner la réalité et les enjeux de nos clients.” Lorsqu’en 2015, il a fallu désigner un successeur à Bernard Goblet au poste de CEO, Sébastien Dossogne était la personne idoine. Le voilà donc depuis maintenant sept ans à la tête de Magotteaux, dont son prédécesseur disait que c’est “un groupe qui a les moyens des petits avec les problèmes des grands”. “C’est un groupe qui dispose d’une culture très positive, mêlant ouverture d’esprit, enthousiasme et fort sentiment d’appartenance, ajoute-t-il. C’est une aubaine pour tout dirigeant que de partir d’une fondation aussi solide et constructive.”

“C’est également un devoir que d’en faire bon usage en suivant des directions stratégiques qui recèlent de sens et permettent de se rapprocher des objectifs poursuivis. Cela c’est mon devoir professionnel. Ma satisfaction personnelle est de rencontrer ces défis tout en conservant nos standards élevés autour de l’humain, de la planète et de l’éthique.” L’année 2015 est non seulement celle de son accession à la tête du groupe mais également l’année où ont été lancés par les Nations unies et l’Accord de Paris sur le climat les objectifs de développement durable (ODD). Au nombre de 17, ces objectifs abordent les pistes à emprunter et à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et surtout plus durable pour l’ensemble des habitants de cette planète. Certains concernent directement le monde de l’entreprise comme le travail décent et la croissance économique ou une énergie propre à un coût abordable, d’autres moins directement comme l’éducation de qualité ou la paix, la justice et des institutions efficaces. Ces objectifs interpellent Magotteaux et, au premier chef, son CEO qui considère qu'”une entreprise est un citoyen comme les autres”.

photo: isopix (Frédéric Sierakowski)
© photo: isopix (Frédéric Sierakowski)

Priorité à la durabilité

Ainsi, Magotteaux a décidé de consolider et de dynamiser les différentes initiatives sur ces questions en nommant une personne responsable de la durabilité à l’échelle du groupe et rapportant directement au CEO. “Notre démarche de durabilité vise à nourrir trois piliers fondamentaux, détaille Sébastien Dossogne. D’abord, les gens, en nous assurant que nos employés et l’ensemble des personnes avec lesquelles nous interagissons puissent développer leur potentiel personnel avec les mêmes chances, avec dignité et dans un environnement sûr. Ensuite, la planète en travaillant à la protéger au mieux dans l’ensemble de nos activités et en visant un objectif no harm (sans dommages). Enfin, une activité rentable et éthique, en appliquant les mêmes standards de sécurité, de droits humains, d’environnement et d’éthique où que nous opérions. Sous l’angle économique, ce point est un clair désavantage compétitif puisque l’environnement des affaires à l’échelle mondiale n’intègre que très peu le juste coût des externalités négatives, fussent-elles environnementales ou humaines. Sous l’angle éthique, c’est pour nous la seule façon d’opérer en ligne avec nos valeurs profondes. Notre ambition et notre fierté sont de démontrer par la réussite du groupe que ce mode de fonctionnement embrassant des objectifs plus larges que la seule maximisation du profit immédiat est viable, voire avantageux sur le long terme.”

Afin d’alimenter ces trois piliers, Magotteaux a décidé de concentrer son action sur cinq des 17 ODD: bonne santé et bien-être, lutte contre les changements climatiques, consommation et production responsables, égalité entre les sexes, travail décent et croissance économique. Pleinement impliqué dans cette démarche durable avec le groupe, Sébastien Dossogne l’est également au travers de 2030, un think & do tank lancé en 2020, qui réunit un groupe de CEO et d’administrateurs de sociétés réfléchissant et agissant sur les enjeux de durabilité. On y retrouve notamment Pierre Mottet (IBA), Philippe Chevalier (N-Side), Jacques Crahay (Cosucra), Philippe Foucart (Technord) ou encore Olivier Vanderijst (SRIW). Ce collectif organise une dizaine de soirées par an où l’on retrouve au programme, en alternance, des études de cas exposées par les membres et des sessions thématiques transversales présentées par des experts externes. Outre la durabilité, Sébastien Dossogne est également fort impliqué, surtout depuis qu’il a endossé les habits de CEO, pour l’innovation ainsi que la réindustrialisation.

Tradition d’innovation

Jadis concentrée au sein du département de R&D, l’innovation est aujourd’hui disséminée partout au sein du groupe. Une boîte à idées électronique est ainsi ouverte à l’ensemble des collaborateurs et dès qu’une des idées proposées comptabilise 20 likes, une équipe est constituée pour plancher sur le sujet. En outre, Magotteaux collabore aujourd’hui davantage avec des universités et centres de recherche. L’innovation ne se limite pas aux aspects techniques mais comprend également le management que Sébastien Dossogne souhaite davantage participatif: “Je crois à la collaboration entre les gens pour autant que l’on ait fixé un cadre au départ. On leur explique ce que l’on veut et, ensuite, on leur laisse le choix des moyens pour remplir les objectifs. Je pousse les gens à utiliser leur propre cerveau pour proposer des solutions aux problèmes. Je suis un fervent convaincu de la supériorité des équipes sur les individus. On est plus fort en brassant différents points de vue”.

“Notre objectif à moyen/long terme est de transformer le groupe entier en une entreprise durable et digitale dont 50% de l’activité à tout moment provient de marchés, produits ou services qui n’existaient pas dans notre portefeuille d’activités cinq ans auparavant. Magotteaux dispose d’une solide tradition d’innovation qui lui a permis de développer et de conserver un leadership mondial depuis des décennies. Le monde est cependant en constante évolution et l’innovation est devenue un talent universel. Le défi de ce début de 21e siècle est d’innover à une vitesse élevée, d’innover dans tous les domaines, et de combiner les ressources internes à l’entreprise avec des compétences et des savoirs externes à l’entreprise.” Parmi les innovations qui ont permis à Magotteaux de se distinguer sur le marché mondial, pointons notamment la combinaison d’alliages métalliques propriétaires avec des inserts en céramique maison afin de générer des produits présentant à la fois une bonne résistance à l’usure, mais également une bonne résistance aux chocs, deux propriétés a priori antagonistes dans un même matériau.

Investir dans l’industrie 4.0

Autre thématique qui tient à coeur au CEO et qui figure également à l’agenda des politiques tant au niveau belge qu’européen: la réindustrialisation. Selon Sébastien Dossogne, celle-ci est possible chez nous pour autant que l’on investisse dans l’industrie 4.0 et la formation aux nouvelles technologies. “L’Europe a pris conscience de la nécessité de réindustrialiser mais il n’y a pas encore de consensus, analyse-t-il. Ce n’est pas simple car il faut pouvoir produire à un prix compétitif. Pour y arriver, nous pouvons activer deux leviers. D’une part, en investissant dans des outils et un équipement modernes. D’autre part, en intégrant le coût des externalités négatives. Quelqu’un qui produit à l’étranger mais qui ne respecte pas les standards humains et environnementaux ne serait pas éligible au marché européen. L’industrie 4.0 va nous permettre d’être plus compétitif et de dégager davantage de richesses. Nous pourrions alors en utiliser une part pour aider les personnes passer ce cap technologique”.

Profil

PHOTO: ISOPIX (FRÉDÉRIC SIERAKOWSKI)
© PHOTO: ISOPIX (FRÉDÉRIC SIERAKOWSKI)

– Né en 1971

– Diplômé ingénieur civil électromécanicien de l’ULiège

1994: Rejoint le stage universitaire de la Générale de Banque pour 15 mois. Il y restera au total 13 ans, occupant diverses fonctions, d’abord dans l’analyse- crédit, ensuite dans le domaine des fusions et acquisitions

2007: Entre chez Magotteaux au poste de CFO et reprend en 2012 la direction mondiale des ventes

2015: Accède au poste de CEO

– Parmi ses passions, on peut pointer la moto, la lecture ou encore la photo qu’il pratique notamment à l’occasion de ses voyages d’affaires.

Magotteaux: un leader mondial méconnu

photo:pg
© photo:pg

Si dans le bassin liégeois dont il est l’un des fleurons, le nom de Magotteaux est familier, peu savent cependant ce que ce leader mondial méconnu fabrique exactement. Basé à Vaux-sous-Chèvremont, le groupe fabrique des produits pour le broyage et le concassage destinés aux compagnies minières, cimenteries, carrières ainsi que sociétés actives dans le recyclage de matériaux de construction et de métaux. Elle a été fondée en 1914 par un jeune ingénieur liégeois, Lucien Magotteaux, qui achète une petite fonderie. Au sortir de la Première Guerre mondiale, elle produit des boulets en fonte blanche. Plus d’un siècle plus tard, la petite fonderie est devenue un groupe actif sur l’ensemble de la planète.

Magotteaux emploie 3.200 collaborateurs (300 en Belgique), est présent dans 27 pays (bureaux commerciaux), compte 14 lignes de production et 3 joint-ventures et a réalisé l’année dernière un CA consolidé de 725 millions de dollars. On retrouve ainsi des usines aussi bien en Belgique, en France, en Espagne qu’au Canada, Etats-Unis, Mexique, Chili, Inde, Thaïlande ou encore en Chine. Cette répartition mondiale lui a notamment permis de traverser sans trop de dommages la récente crise sanitaire. Depuis 2011, le groupe appartient au holding familial chilien Sigdo Koppers qui l’a acquis au fonds d’investissement anglo-saxon IK Investment Partners.

“La raison d’être de notre groupe est de contribuer de façon responsable au développement humain via le recyclage et un meilleur usage des ressources naturelles, souligne Sébastien Dossogne. Le développement humain, qui reste très contrasté à ce jour à l’échelle mondiale, requiert l’usage de métaux de base, de ciment ou encore de granulats, produits de base que nos clients fabriquent. Nos produits et nos 200 experts techniques de par le monde permettent aux clients d’augmenter ou de mieux valoriser leur production, de réduire leur consommation énergétique ainsi que leur impact environnemental. Le cycle de vie plus long de nos produits innovants réduit l’usage de matières premières, l’énergie consommée à les produire, ou encore la fréquence des transports de fourniture et de livraison.”

ELÉMENTS d'un broyeur industriel, une des spécialités de Magotteaux., photo:pg
ELÉMENTS d’un broyeur industriel, une des spécialités de Magotteaux. © photo:pg

Sébastien Dossogne en sourit aujourd’hui mais c’est en tant que financier qu’il aurait peut-être été couronné s’il avait poursuivi son parcours professionnel chez Fortis où une carrière prometteuse semblait toute tracée. Une carrière entamée, au sortir de ses études d’ingénieur en 1994, par une entrée au guichet d’une agence liégeoise de ce qui était encore la Générale de Banque. “Je souhaitais alors parfaire mes connaissances en finance et en gestion, rappelle-t-il. La Générale proposait un stage universitaire, que j’ai suivi, et c’est ainsi que j’ai mis le pied à l’étrier du monde bancaire. Il faut savoir que la banque proposait un programme de formation particulièrement intéressant qui m’a permis au cours de ces années d’acquérir une belle expérience tant sur le terrain que sur le plan théorique.”De la banque à l’industrieEn 1999, il monte en grade et à Bruxelles. “Peu après le passage sous pavillon Fortis, j’ai rejoint la banque d’affaires qui assiste les clients dans les opérations de fusions-acquisitions, les introductions en Bourse ou autres levées de capitaux auprès d’investisseurs privés. Ce métier est passionnant par la diversité des situations rencontrées mais également par l’importance capitale de la psychologie dans la gestion des dossiers, même si la maîtrise technique est un prérequis essentiel.” En 2007, il opère un virage dans sa carrière et quitte le secteur financier pour le secteur industriel, à la surprise de ses collègues. Un an plus tard éclate la crise financière et certains d’entre eux se disent alors qu’il a effectué un choix judicieux et prémonitoire. Même si en tant que directeur financier fraîchement arrivé chez Magotteaux, il devra rapidement faire face à cette crise qui n’épargne alors aucun secteur. “Nous avons été confrontés à une chute drastique de la demande de l’ordre de 30%, confie-t-il. Différentes mesures ont été prises dont une baisse de salaire de l’ordre de 20% pour un millier de collaborateurs sur base volontaire durant neuf mois. A l’exception de deux ou trois personnes, tout le monde a accepté. Ce genre d’épreuves soude les équipes.”C’est à la demande de Bernard Goblet, CEO de Magotteaux, que Sébastien Dossogne a rallié le groupe liégeois. Une proposition qui épousait son désir de s’inscrire alors davantage “sur la longueur dans un projet, plutôt que de rester dans un rythme transactionnel”. Cela étant, il était bien conscient du défi que représentait le passage de banquier d’affaires à CFO d’un groupe industriel. “C’est comme passer du rôle de critique culinaire à celui de chef de brigade en cuisine. On parle de nourriture dans les deux cas mais l’angle concret est différent. Le rôle de directeur financier est privilégié car il touche à tous les aspects de l’entreprise et permet de la connaître en profondeur, tout en ayant le langage universel qu’est la finance en appui. Entrant dans le rôle quelques mois après la prise de contrôle du groupe par un investisseur de private equity, j’ai bénéficié d’un mode turbo dans les attentes de l’actionnaire sur les aspects financiers, ce qui a rendu ces cinq années trépidantes.” Des années durant lesquelles il fut déjà amené à voyager et se rendre dans les différentes entités d’un groupe actif au niveau mondial comptant des clients dans plus de 150 pays.Du bureau au terrainQuelques mois après l’acquisition de Magotteaux par le groupe chilien Sigdo Koppers en 2011, Sébastien Dossogne reprend la direction mondiale des ventes. L’occasion d’accéder à une fonction plus opérationnelle qui lui offre l’opportunité de mieux découvrir l’entreprise. “Ce nouveau poste m’a rapproché des racines de ma formation de base. Les trois années passées dans le rôle m’ont permis de mieux appréhender certains aspects de terrain et de prendre la pleine mesure des mérites et qualités de nos équipes de vente partout dans le monde ainsi que de mieux cerner la réalité et les enjeux de nos clients.” Lorsqu’en 2015, il a fallu désigner un successeur à Bernard Goblet au poste de CEO, Sébastien Dossogne était la personne idoine. Le voilà donc depuis maintenant sept ans à la tête de Magotteaux, dont son prédécesseur disait que c’est “un groupe qui a les moyens des petits avec les problèmes des grands”. “C’est un groupe qui dispose d’une culture très positive, mêlant ouverture d’esprit, enthousiasme et fort sentiment d’appartenance, ajoute-t-il. C’est une aubaine pour tout dirigeant que de partir d’une fondation aussi solide et constructive.””C’est également un devoir que d’en faire bon usage en suivant des directions stratégiques qui recèlent de sens et permettent de se rapprocher des objectifs poursuivis. Cela c’est mon devoir professionnel. Ma satisfaction personnelle est de rencontrer ces défis tout en conservant nos standards élevés autour de l’humain, de la planète et de l’éthique.” L’année 2015 est non seulement celle de son accession à la tête du groupe mais également l’année où ont été lancés par les Nations unies et l’Accord de Paris sur le climat les objectifs de développement durable (ODD). Au nombre de 17, ces objectifs abordent les pistes à emprunter et à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et surtout plus durable pour l’ensemble des habitants de cette planète. Certains concernent directement le monde de l’entreprise comme le travail décent et la croissance économique ou une énergie propre à un coût abordable, d’autres moins directement comme l’éducation de qualité ou la paix, la justice et des institutions efficaces. Ces objectifs interpellent Magotteaux et, au premier chef, son CEO qui considère qu'”une entreprise est un citoyen comme les autres”.Priorité à la durabilitéAinsi, Magotteaux a décidé de consolider et de dynamiser les différentes initiatives sur ces questions en nommant une personne responsable de la durabilité à l’échelle du groupe et rapportant directement au CEO. “Notre démarche de durabilité vise à nourrir trois piliers fondamentaux, détaille Sébastien Dossogne. D’abord, les gens, en nous assurant que nos employés et l’ensemble des personnes avec lesquelles nous interagissons puissent développer leur potentiel personnel avec les mêmes chances, avec dignité et dans un environnement sûr. Ensuite, la planète en travaillant à la protéger au mieux dans l’ensemble de nos activités et en visant un objectif no harm (sans dommages). Enfin, une activité rentable et éthique, en appliquant les mêmes standards de sécurité, de droits humains, d’environnement et d’éthique où que nous opérions. Sous l’angle économique, ce point est un clair désavantage compétitif puisque l’environnement des affaires à l’échelle mondiale n’intègre que très peu le juste coût des externalités négatives, fussent-elles environnementales ou humaines. Sous l’angle éthique, c’est pour nous la seule façon d’opérer en ligne avec nos valeurs profondes. Notre ambition et notre fierté sont de démontrer par la réussite du groupe que ce mode de fonctionnement embrassant des objectifs plus larges que la seule maximisation du profit immédiat est viable, voire avantageux sur le long terme.”Afin d’alimenter ces trois piliers, Magotteaux a décidé de concentrer son action sur cinq des 17 ODD: bonne santé et bien-être, lutte contre les changements climatiques, consommation et production responsables, égalité entre les sexes, travail décent et croissance économique. Pleinement impliqué dans cette démarche durable avec le groupe, Sébastien Dossogne l’est également au travers de 2030, un think & do tank lancé en 2020, qui réunit un groupe de CEO et d’administrateurs de sociétés réfléchissant et agissant sur les enjeux de durabilité. On y retrouve notamment Pierre Mottet (IBA), Philippe Chevalier (N-Side), Jacques Crahay (Cosucra), Philippe Foucart (Technord) ou encore Olivier Vanderijst (SRIW). Ce collectif organise une dizaine de soirées par an où l’on retrouve au programme, en alternance, des études de cas exposées par les membres et des sessions thématiques transversales présentées par des experts externes. Outre la durabilité, Sébastien Dossogne est également fort impliqué, surtout depuis qu’il a endossé les habits de CEO, pour l’innovation ainsi que la réindustrialisation.Tradition d’innovationJadis concentrée au sein du département de R&D, l’innovation est aujourd’hui disséminée partout au sein du groupe. Une boîte à idées électronique est ainsi ouverte à l’ensemble des collaborateurs et dès qu’une des idées proposées comptabilise 20 likes, une équipe est constituée pour plancher sur le sujet. En outre, Magotteaux collabore aujourd’hui davantage avec des universités et centres de recherche. L’innovation ne se limite pas aux aspects techniques mais comprend également le management que Sébastien Dossogne souhaite davantage participatif: “Je crois à la collaboration entre les gens pour autant que l’on ait fixé un cadre au départ. On leur explique ce que l’on veut et, ensuite, on leur laisse le choix des moyens pour remplir les objectifs. Je pousse les gens à utiliser leur propre cerveau pour proposer des solutions aux problèmes. Je suis un fervent convaincu de la supériorité des équipes sur les individus. On est plus fort en brassant différents points de vue”.”Notre objectif à moyen/long terme est de transformer le groupe entier en une entreprise durable et digitale dont 50% de l’activité à tout moment provient de marchés, produits ou services qui n’existaient pas dans notre portefeuille d’activités cinq ans auparavant. Magotteaux dispose d’une solide tradition d’innovation qui lui a permis de développer et de conserver un leadership mondial depuis des décennies. Le monde est cependant en constante évolution et l’innovation est devenue un talent universel. Le défi de ce début de 21e siècle est d’innover à une vitesse élevée, d’innover dans tous les domaines, et de combiner les ressources internes à l’entreprise avec des compétences et des savoirs externes à l’entreprise.” Parmi les innovations qui ont permis à Magotteaux de se distinguer sur le marché mondial, pointons notamment la combinaison d’alliages métalliques propriétaires avec des inserts en céramique maison afin de générer des produits présentant à la fois une bonne résistance à l’usure, mais également une bonne résistance aux chocs, deux propriétés a priori antagonistes dans un même matériau.Investir dans l’industrie 4.0Autre thématique qui tient à coeur au CEO et qui figure également à l’agenda des politiques tant au niveau belge qu’européen: la réindustrialisation. Selon Sébastien Dossogne, celle-ci est possible chez nous pour autant que l’on investisse dans l’industrie 4.0 et la formation aux nouvelles technologies. “L’Europe a pris conscience de la nécessité de réindustrialiser mais il n’y a pas encore de consensus, analyse-t-il. Ce n’est pas simple car il faut pouvoir produire à un prix compétitif. Pour y arriver, nous pouvons activer deux leviers. D’une part, en investissant dans des outils et un équipement modernes. D’autre part, en intégrant le coût des externalités négatives. Quelqu’un qui produit à l’étranger mais qui ne respecte pas les standards humains et environnementaux ne serait pas éligible au marché européen. L’industrie 4.0 va nous permettre d’être plus compétitif et de dégager davantage de richesses. Nous pourrions alors en utiliser une part pour aider les personnes passer ce cap technologique”.

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