La pillule Estelle, comercialisée aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens ne convainc pas.
L’année 2021 était historique pour Mithra qui a enfin pu lancer la commercialisation de sa pilule contraceptive aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens au bout d’une quinzaine d’années de recherche. Présentée comme la première pilule de cinquième génération, plus sûre grâce à l’utilisation d’estétrol, un oestrogène d’origine naturelle, Estelle n’a pourtant pas co…
L’année 2021 était historique pour Mithra qui a enfin pu lancer la commercialisation de sa pilule contraceptive aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens au bout d’une quinzaine d’années de recherche. Présentée comme la première pilule de cinquième génération, plus sûre grâce à l’utilisation d’estétrol, un oestrogène d’origine naturelle, Estelle n’a pourtant pas convaincu. De l’aveu même de la société liégeoise, les ventes de 13,4 millions d’euros n’ont pas atteint les objectifs. Le chiffre d’affaires global est ressorti 39% sous le consensus des analystes. Et la perte opérationnelle s’est creusée à près de 88 millions d’euros. Une contre-performance que Mithra explique notamment par l’absentéisme dans les équipes commerciales ou la réduction des visites chez le médecin. Le prix est évidemment aussi un critère important. En Belgique, la boîte trimestrielle de Drovelis (nom commercial d’Estelle) coûte 38,82 euros, soit deux à quatre fois plus cher que les pilules les plus vendues. Aux Etats-Unis, le prix de base dépasse les 200 dollars. Et Estelle n’échappe pas à l’avertissement sur le risque thrombotique (thrombose veineuse, AVC, etc.) en raison de l’ajout de drospirénone à l’estétrol. Mithra et ses partenaires doivent désormais redoubler d’efforts pour convaincre et accélérer la commercialisation. Et ceci n’est pas une mince affaire, comme tant d’autres sociétés biotechnologiques peuvent en témoigner. ThromboGenics (devenu Oxurion), TiGenix (racheté à bas prix par Takeda) ou MDxHealth n’ont jamais réussi à trouver la solution pour transformer une promesse clinique en succès commercial. Et le secteur biotech (coté) belge attend toujours son premier traitement de référence.