La guerre sapera-t-elle le redéploiement du groupe sidérurgique russe NLMK en Wallonie ?

LA FIDUCIAIRE

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Le groupe sidérurgique russe a beaucoup investi pour moderniser, avec succès, les sites de la Louvière et de Clabecq. Les sanctions économiques et financières à l’égard de la Russie pourraient entraver cette reconversion.

Pour la première fois depuis un beau paquet d’années, NLMK-Clabecq a commencé l’année dans le vert, avec un excellent résultat en janvier. Il faut sans doute y voir les premiers effets concrets des investissements qui ont permis de repositionner le site de Clabecq sur la production de fines plaques d’acier à haute valeur ajoutée, avec des propriétés anti-abrasives et d’élasticité. Ce redressement, qui complète celui opéré depuis 2017 sur le site de La Louvière, va-t-il être maintenant mis en péril par les sanctions économiques qui frappent la Russie ?

L’écueil le plus immédiat concerne l’approvisionnement en acier. Il est produit par les usines sidérurgiques du groupe en Russie, selon une logique d’intégration des flux entre les différentes implantations de NLMK en Russie et en Europe (Italie, Danemark et Belgique, où se situe par ailleurs le quartier général européen de NLMK). Les usines disposent de stocks en ce début d’année mais si les routes maritimes depuis la Russie devaient être bloquées, cela poserait vite un problème d’approvisionnement. Cela dit, NLMK travaille déjà ponctuellement avec des aciéries européennes et pourrait, le cas échéant, activer des plans d’approvisionnement alternatifs.

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De même, la structure internationale du groupe devrait permettre de continuer à effectuer des transactions financières, évitant ainsi les sanctions financières qui frappent les intermédiaires russes. Si la situation devait perdurer de longs mois, les choses risquent cependant de se compliquer au fil du temps. Quel sera par exemple le sort des garanties bancaires émises par le groupe pour différents financements à La Louvière, Clabecq ou ailleurs ?

Le groupe russe NLMK est entré dans la sidérurgie wallonne en 2006 aux côtés de Duferco et de la Région wallonne. Cela fait maintenant dix ans qu’il est l’actionnaire opérationnel des usines de Clabecq, La Louvière et Manage, dans un partenariat 50/50 avec la Sogepa (l’un des outils financiers de la Wallonie). Il a restructuré en profondeur les stratégies industrielles de ses trois usines wallonnes, en coupant certes considérablement dans les effectifs (plus d’un millier d’emplois supprimés) mais aussi en y modernisant de manière tout aussi considérable les outils de production.

“A La Louvière, nous avons investi environ 100 millions d’euros tandis qu’à Clabecq, la nouvelle ligne Q & T (acier trempé et revenu, à haute valeur ajoutée) a coûté 130 millions. C’est plus que significatif, je pense”, confiait en 2016 à Trends-Tendances, Oleg Bagrin, à l’époque CEO du groupe NLMK. Sur l’ensemble de nos usines européennes, nous avons investi plus de 1 milliard d’euros.” Trois ans plus tard, le groupe annonçait encore des investissements de plus de 100 millions d’euros à La Louvière et d’une trentaine à Clabecq. Ils ont été concrétisés depuis et cela explique sans doute les bons chiffres enregistrés à Clabecq en ce début d’année. Une nouvelle phase d’investissement est par ailleurs en projet, sur le site de Manage cette fois. Ces éléments font qu’à la Sogepa, on a toujours considéré NLMK comme un partenaire industriel plus que fiable. Le groupe NLMK emploie 2.200 personnes en Europe, dont 1.200 en Wallonie

Pour la première fois depuis un beau paquet d’années, NLMK-Clabecq a commencé l’année dans le vert, avec un excellent résultat en janvier. Il faut sans doute y voir les premiers effets concrets des investissements qui ont permis de repositionner le site de Clabecq sur la production de fines plaques d’acier à haute valeur ajoutée, avec des propriétés anti-abrasives et d’élasticité. Ce redressement, qui complète celui opéré depuis 2017 sur le site de La Louvière, va-t-il être maintenant mis en péril par les sanctions économiques qui frappent la Russie ?L’écueil le plus immédiat concerne l’approvisionnement en acier. Il est produit par les usines sidérurgiques du groupe en Russie, selon une logique d’intégration des flux entre les différentes implantations de NLMK en Russie et en Europe (Italie, Danemark et Belgique, où se situe par ailleurs le quartier général européen de NLMK). Les usines disposent de stocks en ce début d’année mais si les routes maritimes depuis la Russie devaient être bloquées, cela poserait vite un problème d’approvisionnement. Cela dit, NLMK travaille déjà ponctuellement avec des aciéries européennes et pourrait, le cas échéant, activer des plans d’approvisionnement alternatifs.De même, la structure internationale du groupe devrait permettre de continuer à effectuer des transactions financières, évitant ainsi les sanctions financières qui frappent les intermédiaires russes. Si la situation devait perdurer de longs mois, les choses risquent cependant de se compliquer au fil du temps. Quel sera par exemple le sort des garanties bancaires émises par le groupe pour différents financements à La Louvière, Clabecq ou ailleurs ?Le groupe russe NLMK est entré dans la sidérurgie wallonne en 2006 aux côtés de Duferco et de la Région wallonne. Cela fait maintenant dix ans qu’il est l’actionnaire opérationnel des usines de Clabecq, La Louvière et Manage, dans un partenariat 50/50 avec la Sogepa (l’un des outils financiers de la Wallonie). Il a restructuré en profondeur les stratégies industrielles de ses trois usines wallonnes, en coupant certes considérablement dans les effectifs (plus d’un millier d’emplois supprimés) mais aussi en y modernisant de manière tout aussi considérable les outils de production. “A La Louvière, nous avons investi environ 100 millions d’euros tandis qu’à Clabecq, la nouvelle ligne Q & T (acier trempé et revenu, à haute valeur ajoutée) a coûté 130 millions. C’est plus que significatif, je pense”, confiait en 2016 à Trends-Tendances, Oleg Bagrin, à l’époque CEO du groupe NLMK. Sur l’ensemble de nos usines européennes, nous avons investi plus de 1 milliard d’euros.” Trois ans plus tard, le groupe annonçait encore des investissements de plus de 100 millions d’euros à La Louvière et d’une trentaine à Clabecq. Ils ont été concrétisés depuis et cela explique sans doute les bons chiffres enregistrés à Clabecq en ce début d’année. Une nouvelle phase d’investissement est par ailleurs en projet, sur le site de Manage cette fois. Ces éléments font qu’à la Sogepa, on a toujours considéré NLMK comme un partenaire industriel plus que fiable. Le groupe NLMK emploie 2.200 personnes en Europe, dont 1.200 en Wallonie

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