John-John Dohmen: “Je ne vois que des similitudes entre le milieu du sport de haut niveau et la vie en entreprise”

LA FIDUCIAIRE

Experts-Comptables ITAA

A la veille de son départ en Amérique du Sud pour un stage de préparation de la saison estivale, le médaillé d’or olympique John-John Dohmen, figure emblématique de l’équipe nationale de hockey, se confie à Trends Tendances.

TRENDS-TENDANCES.Vous venez de sortir votre autobiographie, Game Day*. Est-ce pour vous l’occasion de faire le bilan, à un tournant de votre carrière sportive ?

John-John Dohmen: joue toujours, mais effectivement, cette autobiographie marque la fin d’une histoire pour moi. En tant que sportif de haut niveau, ce qu’on espère le plus c’est de gagner la médaille d’or. C’est la consécration dans une carrière. Et là, j’ai réalisé mon rêve. Et quand on y arrive, pour moi, on a réussi sa vie. Même s’il me reste encore plein de belles choses à accomplir, j’ai fait la chose la plus difficile que je m’étais fixée. Je ne ferai jamais aussi bien. Écrire cette autobiographie est une façon de tourner la page de ce qui a été le plus fou jusqu’à présent dans ma carrière de joueur de hockey professionnel.

L’or des JO de Tokyo est peut-être derrière vous, mais vous avez encore des challenges à relever…

Oui, avec les Red Lions, nous gardons cette envie très forte de relever d’autres défis. C’est ce qui nous motive le plus. Si on n’a pas d’objectifs à atteindre, pourquoi se donner tant de mal ? Si nous n’avions plus eu cette forte envie en nous, en disant “c’est bon, on a tout gagné”, honnêtement, je n’aurais pas continué. Mais c’est clair, toute l’équipe veut repartir à zéro, et, à nouveau, atteindre des objectifs de dingues.

Vous avez 34 ans, comment envisagez-vous votre fin de carrière ?

Je me donne encore trois ans en tant que joueur en équipe nationale. Ce qui est bien avec cette médaille d’or décrochée cet été, c’est que je n’ai plus de pression. J’aurai 34 ans la semaine prochaine, les JO de Paris auront lieu en 2024, j’en aurai 36, et il y a de chouettes tournois en vue d’ici là… J’aime cette vie de sportif de haut niveau et je veux encore en profiter au maximum, mais sans me mettre trop la pression.

Dans votre autobiographie, vous révélez que vous auriez pu être footballeur professionnel, pas de regret ?

Non, quand je regarde ma carrière maintenant, je n’ai aucun regret. J’ai seulement un petit pincement au coeur quand je vois les footballeurs jouer dans des stades immenses avec beaucoup de public. Au hockey, nous ne connaissons pas cette ambiance. Un de mes rêves serait de jouer dans l’ambiance folle d’un stade de football.

Avez-vous déjà des plans d’après-carrière sportive ?

Il n’y a rien de défini encore pour le moment. J’aimerais, entre autres, me lancer dans le coaching sportif. J’ai travaillé avec les meilleurs coachs du monde, c’est une grande chance. J’essaie de prendre le meilleur de chacun pour évoluer dans ce domaine. Je suis aussi en pleine réflexion pour une reconversion en entreprise, en fonction des gens que je rencontre, des opportunités qui s’offrent à moi. Je me laisse du temps. Je donne aussi depuis 5 ans des conférences en entreprise sur notre expérience en tant qu’équipe de sportifs de haut niveau, comment nous pouvons servir de modèle en fonction de ce que nous avons mis en place pour réussir en partant de rien, en apprenant à communiquer pour que ça fonctionne au mieux,…

John-John Dohmen, BELGA
John-John Dohmen © BELGA

Trouvez-vous qu’il y a des ressemblances entre le milieu sportif et le monde de l’entreprise ?

Oui, en fait, je ne vois que des similitudes entre le milieu du sport de haut niveau et la vie en entreprise. On a des talents avec des compétences différentes et on doit les faire fonctionner ensemble de la meilleure manière possible, pour qu’ils soient efficaces et qu’ils se sentent bien intégrés dans une équipe en donnant le meilleur d’eux-mêmes chaque jour. Quelqu’un qui n’est pas bien dans une équipe ne sera jamais à 100%, et ça, c’est vrai sur le terrain, comme au bureau. Chaque personne doit se sentir responsable et valorisée pour bien travailler. La clé de la réussite est aussi de toujours être capable d’anticiper tous les scénarios inimaginables.

Est-ce aussi valable pour la résolution des conflits ?

Oui, dans le sport, les conflits sont d’autant plus violents et spontanés avec l’effort physique qui est derrière. Parfois c’est bénéfique, parfois pas. Il faut pouvoir se respecter. En entreprise, ce genre de conflits est aussi normal. Il est important et nécessaire de pouvoir les déminer. Installer une culture du feedback peut faciliter les choses.

Comment se présente votre début d’année 2022 ?

La semaine prochaine, je m’envole pour le Chili et l’Argentine avec toute l’équipe et le staff, pour un stage de 3 semaines. Attention, ce ne sont pas des vacances, on va travailler dur dans des conditions climatiques estivales pour bien préparer la saison d’été, avec la Proleague en ligne de mire.

La crise sanitaire ne complique-t-elle pas trop les choses ?

Si, ça a été un peu le parcours du combattant pour pouvoir partir. C’est vraiment la galère aujourd’hui pour rentrer dans un autre pays. C’est beaucoup plus compliqué de voyager, il faut remplir des tas de documents, faire de nombreux tests PCR, etc. On est relativement épargnés, on a deux joueurs positifs. Soit ils sortent juste à temps de quarantaine pour partir, soit ils nous rejoignent quelques jours après.

Pas d'”effet Djokovic” donc, au sein de l’équipe ?

Non, parce que le hockey est un sport d’équipe, pas un sport individuel comme le tennis. On doit protéger tout le monde. Quand on est seul, on peut se permettre de dire qu’on est contre le vaccin, pas quand on fait partie d’une équipe comme la nôtre.

Game Day ” de John-John Dohmen Editions Chronica, 232 pages

John-John Dohmen, BELGA
John-John Dohmen © BELGA

John-John Dohmen: joue toujours, mais effectivement, cette autobiographie marque la fin d’une histoire pour moi. En tant que sportif de haut niveau, ce qu’on espère le plus c’est de gagner la médaille d’or. C’est la consécration dans une carrière. Et là, j’ai réalisé mon rêve. Et quand on y arrive, pour moi, on a réussi sa vie. Même s’il me reste encore plein de belles choses à accomplir, j’ai fait la chose la plus difficile que je m’étais fixée. Je ne ferai jamais aussi bien. Écrire cette autobiographie est une façon de tourner la page de ce qui a été le plus fou jusqu’à présent dans ma carrière de joueur de hockey professionnel. Oui, avec les Red Lions, nous gardons cette envie très forte de relever d’autres défis. C’est ce qui nous motive le plus. Si on n’a pas d’objectifs à atteindre, pourquoi se donner tant de mal ? Si nous n’avions plus eu cette forte envie en nous, en disant “c’est bon, on a tout gagné”, honnêtement, je n’aurais pas continué. Mais c’est clair, toute l’équipe veut repartir à zéro, et, à nouveau, atteindre des objectifs de dingues.Je me donne encore trois ans en tant que joueur en équipe nationale. Ce qui est bien avec cette médaille d’or décrochée cet été, c’est que je n’ai plus de pression. J’aurai 34 ans la semaine prochaine, les JO de Paris auront lieu en 2024, j’en aurai 36, et il y a de chouettes tournois en vue d’ici là… J’aime cette vie de sportif de haut niveau et je veux encore en profiter au maximum, mais sans me mettre trop la pression.Non, quand je regarde ma carrière maintenant, je n’ai aucun regret. J’ai seulement un petit pincement au coeur quand je vois les footballeurs jouer dans des stades immenses avec beaucoup de public. Au hockey, nous ne connaissons pas cette ambiance. Un de mes rêves serait de jouer dans l’ambiance folle d’un stade de football.Il n’y a rien de défini encore pour le moment. J’aimerais, entre autres, me lancer dans le coaching sportif. J’ai travaillé avec les meilleurs coachs du monde, c’est une grande chance. J’essaie de prendre le meilleur de chacun pour évoluer dans ce domaine. Je suis aussi en pleine réflexion pour une reconversion en entreprise, en fonction des gens que je rencontre, des opportunités qui s’offrent à moi. Je me laisse du temps. Je donne aussi depuis 5 ans des conférences en entreprise sur notre expérience en tant qu’équipe de sportifs de haut niveau, comment nous pouvons servir de modèle en fonction de ce que nous avons mis en place pour réussir en partant de rien, en apprenant à communiquer pour que ça fonctionne au mieux,… Oui, en fait, je ne vois que des similitudes entre le milieu du sport de haut niveau et la vie en entreprise. On a des talents avec des compétences différentes et on doit les faire fonctionner ensemble de la meilleure manière possible, pour qu’ils soient efficaces et qu’ils se sentent bien intégrés dans une équipe en donnant le meilleur d’eux-mêmes chaque jour. Quelqu’un qui n’est pas bien dans une équipe ne sera jamais à 100%, et ça, c’est vrai sur le terrain, comme au bureau. Chaque personne doit se sentir responsable et valorisée pour bien travailler. La clé de la réussite est aussi de toujours être capable d’anticiper tous les scénarios inimaginables. Oui, dans le sport, les conflits sont d’autant plus violents et spontanés avec l’effort physique qui est derrière. Parfois c’est bénéfique, parfois pas. Il faut pouvoir se respecter. En entreprise, ce genre de conflits est aussi normal. Il est important et nécessaire de pouvoir les déminer. Installer une culture du feedback peut faciliter les choses. La semaine prochaine, je m’envole pour le Chili et l’Argentine avec toute l’équipe et le staff, pour un stage de 3 semaines. Attention, ce ne sont pas des vacances, on va travailler dur dans des conditions climatiques estivales pour bien préparer la saison d’été, avec la Proleague en ligne de mire. Si, ça a été un peu le parcours du combattant pour pouvoir partir. C’est vraiment la galère aujourd’hui pour rentrer dans un autre pays. C’est beaucoup plus compliqué de voyager, il faut remplir des tas de documents, faire de nombreux tests PCR, etc. On est relativement épargnés, on a deux joueurs positifs. Soit ils sortent juste à temps de quarantaine pour partir, soit ils nous rejoignent quelques jours après. Non, parce que le hockey est un sport d’équipe, pas un sport individuel comme le tennis. On doit protéger tout le monde. Quand on est seul, on peut se permettre de dire qu’on est contre le vaccin, pas quand on fait partie d’une équipe comme la nôtre. “Game Day ” de John-John Dohmen Editions Chronica, 232 pages

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