Les plateformes de crowdfunding invitent le gouvernement fédéral à exonérer de précompte mobilier les prêts de particulier aux PME. Cela permettrait d’injecter 300 millions d’euros dans un millier d’entreprises au cours des deux prochaines années, affirment-elles.
En février 2020, juste avant que l’épidémie de Covid-19 arrive dans nos contrées, les Belges amassaient 283 milliards d’euros sur leurs carnets d’épargne. Un an et demi plus tard, ce chiffre a bondi de 16 milliards d’euros, d’après les chiffres de la Banque nationale au 31 juillet dernier. Ces 16 milliards ne pourraient-ils pas financer le plus formidable des plans de relance ? C’est un peu le pari que lancent les six principales plateformes de crowdfunding du pays (Beebonds, Ecco nova, Lita.co, Look&Fin, Spreds et Winwinner), en invitant le gouvernement fédéral à exonérer de précompte mobilier (30%) les intérêts sur les prêts aux PME réalisés par des particuliers.
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En février 2020, juste avant que l’épidémie de Covid-19 arrive dans nos contrées, les Belges amassaient 283 milliards d’euros sur leurs carnets d’épargne. Un an et demi plus tard, ce chiffre a bondi de 16 milliards d’euros, d’après les chiffres de la Banque nationale au 31 juillet dernier. Ces 16 milliards ne pourraient-ils pas financer le plus formidable des plans de relance ? C’est un peu le pari que lancent les six principales plateformes de crowdfunding du pays (Beebonds, Ecco nova, Lita.co, Look&Fin, Spreds et Winwinner), en invitant le gouvernement fédéral à exonérer de précompte mobilier (30%) les intérêts sur les prêts aux PME réalisés par des particuliers.Les responsables des plateformes de crowdfunding/lending sont convaincus que, avec une trésorerie secouée par la crise et un secteur bancaire parfois plutôt frileux, les petites entreprises auront besoin de nouvelles sources de financement pour réaliser les investissements attendus dans le digital ou la réduction des émissions. L’exonération du précompte permettrait de leur accorder des prêts à taux préférentiels et constituerait ainsi “un véhicule de croissance pour les PME”, estime Maxime Housiaux, directeur marketing de Look & Fin. “Nous attendons une hausse du nombre de dossiers, de plus en plus d’entreprises franchiront le pas”, dit-il.Ces taux préférentiels ne capteraient toutefois pas tout le fruit de l’exonération : une partie doit logiquement conduire à une hausse du rendement net des prêts, afin de convaincre plus de Belges de mobiliser une partie de leur épargne au profit d’investissements directs dans l’économie réelle. “Nous ne sommes pas dans le mécénat, le taux d’intérêt récompense une prise de risque”, rappelle Pierre-Yves Pirlot, co-fondateur d’Ecco Nova. C’est d’autant plus vrai que, au contraire des prêts Coup de pouce ou Proxi mis en place en Wallonie et à Bruxelles, il n’y aurait ici aucune garantie publique quant au sort de ces emprunts.Evidemment, si le prêteur et l’emprunteur y gagnent, c’est qu’il y a un troisième acteur qui y perd. En l’occurrence l’Etat qui perdrait ses recettes de précompte mobilier. L’espoir, c’est que la mesure contribuera au dynamisme de la machine économique et génère ainsi des effets-retours pour les finances publiques. “Grâce à l’exonération du précompte mobilier pour les investisseurs, nous estimons pouvoir financer plus de 1.000 entreprises au cours des 24 prochains mois. L’activité économique qui en résultera sera selon nous au pire budgétairement neutre pour l’Etat mais plus probablement génératrice de rentrées” dit Quentin Sizaire, co-founder d’Ecconova. Il estime que la mesure pourrait permettre d’injecter près de 300 millions d’euros des comptes d’épargne vers les entreprises dans les deux prochaines années. L’un des atouts de la proposition, c’est qu’elle s’appuie sur des réglementations existantes qui seraient tout simplement étendues. L’exonération de précompte existe depuis 2015 pour les investissements dans les start-ups. L’idée est de généraliser le mécanisme pour les prêts de particuliers au profit d’entreprises ne dépassant pas plus d’un des trois critères suivants : un effectif de moins de 50 employés, un chiffre d’affaires annuel hors TVA de moins de 9 millions d’euros et un total bilantaire de maximum 4,5 millions d’euros.