Factchecking: Non, ceci n'est pas un “cimetière” français pour voitures électriques

LA FIDUCIAIRE

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Sur les médias sociaux, une photo de ce qui est censé être un cimetière de voitures électriques près de Paris est devenue virale cet été. Les voitures en question étaient soit-disant des voitures électriques, mises à la casse parce que le remplacement de la batterie serait trop coûteux. Mais, c’est une fake news. Explications.

Le 7 juillet, une internaute néerlandaise publie le message suivant sur sa page Facebook.

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© Facebook

La photo en question montre un grand nombre de voitures amoncelées dans un grand terrain vague, avec des montagnes en arrière-plan. Les voitures semblent abandonnées, avec des plantes qui poussent entre elles. “C’est près de Paris, ce sont toutes des voitures électriques”, affirme l’internaute. Elle déclare que les véhicules sont “invendables” car le remplacement de la batterie serait trop coûteux.

Nous sommes remontés à la source de la photo. L’environnement montagneux et la plaque d’immatriculation bleue que l’on voit à l’arrière d’une des voitures suggèrent que la photo n’a pas été prise “près de Paris”.

En tapant le nom d’utilisateur sur la plateforme de médias sociaux Instagram, on arrive sur le compte gregabandoned, qui compte plus de 95.000 followers. L’homme derrière ce compte semble être un photographe qui recherche délibérément des endroits abandonnés pour les photographier, comme l’indique son site web. Il se décrit comme un “explorateur urbain” – une pratique aussi appelée “urbex” – et parcourt le monde pour photographier des lieux abandonnés, a-t-il déclaré en mars dans une interview sur la chaîne YouTube Travel World Living.

Le photographe a posté la photo de ces voitures supposées avoir été envoyées à la casse sur son compte Instagram le 19 juin. Les commentaires demandent où la photo a été prise. L’homme ne veut pas révéler cette information car il veut protéger le lieu, écrit-il dans un commentaire.

Sous la photo, un message indique que les informations contenues dans le message ont déjà fait l’objet d’une vérification des faits. En cliquant sur le lien, on arrive à une vérification des faits par le journal américain USA Today.

USA Today a enquêté sur la photo car elle est également largement partagée sur Facebook aux États-Unis, précisant qu’elle a été prise en France. L’image a également été diffusée à maintes reprises sur d’autres plateformes de médias sociaux telles que Twitter et Reddit, où les utilisateurs affirment également que ces voitures se trouvent à Paris. Ce qui n’est pas vrai, ont conclu les vérificateurs de faits de USA Today.

Un ancien stock de voitures partagées

Le photographe a confirmé à USA Today qu’il a pris la photo le 3 mai en Chine. Il n’a pas voulu révéler l’emplacement exact non plus, car il veut protéger l’endroit. Grâce aux vidéos qu’il a postées avec les “story highlights” sur son profil, USA Today et Reuters ont pu déterminer qu’il se trouvait bien en Chine à cette époque.

Le collaborateur de Knack, Rien Emmery – @ArbiterOfTweets – a également enquêté sur des messages comportant la même photo. Il y a consacré une discussion Twitter. Emmery est également arrivé à la conclusion que la photo a été prise en Chine, plus précisément dans la ville de Hangzhou. Il s’agit en réalité de l’ancien stock de la société de covoiturage Microcity.

Emmery a trouvé des photos du même endroit sur une plateforme d’information chinoise.

Un article en anglais explique que l’économie de partage chinoise, après un boom initial, a connu ces dernières années des faillites successives, en raison d’une offre excédentaire considérable.

Il est vrai qu’en France, il y a des cimetières de voitures avec des voitures électriques abandonnées. Cependant, le fait que ces voitures aient été retirées de la circulation n’a rien à voir avec les batteries qui devaient être remplacées. C’est le résultat de modèles commerciaux de covoiturage qui se sont avérés non rentables, ont constaté les vérificateurs de faits de Lead Stories en mai 2021. Une vérification des faits par l’AFP est arrivée à la même conclusion. Het Laatste Nieuwsa également fait un reportage sur ces cimetières de voitures français.

Toutefois, la photo figurant dans le message Facebook qui a donné lieu à cette vérification a été prise en Chine et n’a donc rien à voir avec les endroits français.

Conclusion

Une photo circulant sur les médias sociaux montre prétendument un cimetière de voitures électriques près de Paris. La photo montre effectivement un grand nombre de voitures électriques abandonnées, mais la photo ne semble pas avoir été prise en France, mais en Chine. En outre, les voitures n’ont pas été mises au rebut à cause de leurs batteries trop chères, comme cela a été suggéré. Elles ont été retirées de la circulation par leur propriétaire, une plateforme d’autopartage, car il n’y avait pas de demande pour ces véhicules. Ce post Facebook relaie donc une fausse information.

Source: Knack/Karin Eeckhout (Traduction: CA.L)

Lire aussi notre DOSSIER complet consacré aux voitures électriques:

Le 7 juillet, une internaute néerlandaise publie le message suivant sur sa page Facebook.La photo en question montre un grand nombre de voitures amoncelées dans un grand terrain vague, avec des montagnes en arrière-plan. Les voitures semblent abandonnées, avec des plantes qui poussent entre elles. “C’est près de Paris, ce sont toutes des voitures électriques”, affirme l’internaute. Elle déclare que les véhicules sont “invendables” car le remplacement de la batterie serait trop coûteux.Nous sommes remontés à la source de la photo. L’environnement montagneux et la plaque d’immatriculation bleue que l’on voit à l’arrière d’une des voitures suggèrent que la photo n’a pas été prise “près de Paris”. En tapant le nom d’utilisateur sur la plateforme de médias sociaux Instagram, on arrive sur le compte gregabandoned, qui compte plus de 95.000 followers. L’homme derrière ce compte semble être un photographe qui recherche délibérément des endroits abandonnés pour les photographier, comme l’indique son site web. Il se décrit comme un “explorateur urbain” – une pratique aussi appelée “urbex” – et parcourt le monde pour photographier des lieux abandonnés, a-t-il déclaré en mars dans une interview sur la chaîne YouTube Travel World Living.Le photographe a posté la photo de ces voitures supposées avoir été envoyées à la casse sur son compte Instagram le 19 juin. Les commentaires demandent où la photo a été prise. L’homme ne veut pas révéler cette information car il veut protéger le lieu, écrit-il dans un commentaire.Sous la photo, un message indique que les informations contenues dans le message ont déjà fait l’objet d’une vérification des faits. En cliquant sur le lien, on arrive à une vérification des faits par le journal américain USA Today.USA Today a enquêté sur la photo car elle est également largement partagée sur Facebook aux États-Unis, précisant qu’elle a été prise en France. L’image a également été diffusée à maintes reprises sur d’autres plateformes de médias sociaux telles que Twitter et Reddit, où les utilisateurs affirment également que ces voitures se trouvent à Paris. Ce qui n’est pas vrai, ont conclu les vérificateurs de faits de USA Today.Le photographe a confirmé à USA Today qu’il a pris la photo le 3 mai en Chine. Il n’a pas voulu révéler l’emplacement exact non plus, car il veut protéger l’endroit. Grâce aux vidéos qu’il a postées avec les “story highlights” sur son profil, USA Today et Reuters ont pu déterminer qu’il se trouvait bien en Chine à cette époque.Le collaborateur de Knack, Rien Emmery – @ArbiterOfTweets – a également enquêté sur des messages comportant la même photo. Il y a consacré une discussion Twitter. Emmery est également arrivé à la conclusion que la photo a été prise en Chine, plus précisément dans la ville de Hangzhou. Il s’agit en réalité de l’ancien stock de la société de covoiturage Microcity.Emmery a trouvé des photos du même endroit sur une plateforme d’information chinoise. Un article en anglais explique que l’économie de partage chinoise, après un boom initial, a connu ces dernières années des faillites successives, en raison d’une offre excédentaire considérable.Il est vrai qu’en France, il y a des cimetières de voitures avec des voitures électriques abandonnées. Cependant, le fait que ces voitures aient été retirées de la circulation n’a rien à voir avec les batteries qui devaient être remplacées. C’est le résultat de modèles commerciaux de covoiturage qui se sont avérés non rentables, ont constaté les vérificateurs de faits de Lead Stories en mai 2021. Une vérification des faits par l’AFP est arrivée à la même conclusion. Het Laatste Nieuwsa également fait un reportage sur ces cimetières de voitures français.Toutefois, la photo figurant dans le message Facebook qui a donné lieu à cette vérification a été prise en Chine et n’a donc rien à voir avec les endroits français. Source: Knack/Karin Eeckhout (Traduction: CA.L)

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