Concurrente directe de la plateforme danoise Too Good To Go, la start-up française Phenix entend bien se faire une place chez nous. L’offensive est lancée dans la capitale.
“Il y a de la place pour deux acteurs sur le marché, lance Amaury Le Mintier lorsqu’on lui parle de l’application anti-gaspi concurrente Too Good To Go, présente chez nous depuis plusieurs années. Le potentiel en Belgique est de 30.000 établissements – retail et horeca -, dont environ 4.000 sont aujourd’hui couverts par notre concurrent. Il reste de la marge.”
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“Il y a de la place pour deux acteurs sur le marché, lance Amaury Le Mintier lorsqu’on lui parle de l’application anti-gaspi concurrente Too Good To Go, présente chez nous depuis plusieurs années. Le potentiel en Belgique est de 30.000 établissements – retail et horeca -, dont environ 4.000 sont aujourd’hui couverts par notre concurrent. Il reste de la marge.”Depuis février, le jeune trentenaire s’active avec sa petite équipe belge de sept personnes pour lancer chez nous l’application française Phenix, qui vise à lutter contre le gaspillage alimentaire en proposant aux citoyens d’acheter à prix réduit les invendus de leurs commerçants. Plus de 200 partenaires sont déjà présents sur la plateforme: des Carrefour Express, Proxy Delhaize, Shop&Go, Delitraiteur, etc. Sans compter plusieurs supérettes de quartier. “Nous avons aussi des boulangeries, des boucheries, des traiteurs et des restaurants”, énumère le country manager.Dons aux associationsAfin de venir à bout du gaspillage alimentaire, la start-up propose aussi d’autres services. En amont, elle permet aux distributeurs de gérer au mieux leur stock à l’aide d’une plateforme de suivi des invendus. “C’est un outil de business intelligence qui dresse des rapports statistiques permettant aux commerçants de prendre les mesures adéquates au niveau de la gestion de leur stock”, explique Amaury Le Mintier. Mais Phenix a aussi pour ambition de faciliter le don d’invendus aux personnes nécessiteuses via une plateforme dédiée, Connect, mettant en relation commerces et associations. Une manière, sans doute, de répondre aux critiques de ces dernières, dont plusieurs affirment avoir vu le niveau des dons baisser depuis l’arrivée de ces applications. “Nous rejetons cette accusation, rétorque le responsable. Quand on voit le nombre de produits qui étaient jetés auparavant et qui sont aujourd’hui donnés grâce à notre plateforme, c’est énorme. Il y a plus d’invendus que de besoins au niveau des associations. Même un supermarché qui vendrait énormément de paniers via notre application aurait des invendus.”Danone au capitalCréée en 2014 par Baptiste Corval et Jean Moreau, qui en est le CEO, Phenix emploie à ce jour 220 personnes, rassemble près de 2 millions d’utilisateurs et 10.000 partenaires dans l’Hexagone, en Espagne, au Portugal et en Italie. Afin d’accélérer son développement à l’international, la start-up levait 15 millions d’euros auprès de différents fonds à impact en 2018. Et plus récemment, c’est le géant de l’agroalimentaire Danone qui entrait au capital de la jeune pousse via son véhicule d’investissement Danone Manifesto Venture.Dans un premier temps, chez nous, Phenix se concentrera sur Bruxelles. “La force d’une application comme la nôtre, c’est la densité de l’offre”, explique Amaury Le Mintier. Mais l’objectif, à terme, est de couvrir tout le pays. La course aux applis anti-gaspi est bel et bien lancée!